Des agriculteurs Photo : Getty Images/Matthew Singer

Les inégalités entre hommes et femmes persistent aussi dans le domaine agricole

En cette Journée internationale de la femme rurale, une étude de Corteva Agriscience démontre que les femmes du secteur de l’agriculture partout dans le monde, qu’elles se trouvent dans les pays développés ou en développement, sont victimes de discrimination généralisée. Cela nuit à leur capacité de bien approvisionner la planète.

SOURCE: DowDuPont

Des femmes moins habilitées à prendre des décisions

La discrimination généralisée à l’endroit des femmes rurales est étendue à plusieurs domaines qui touchent directement leur principale activité : l’agriculture.

L’accès au crédit, notamment dans les pays en développement, est très difficile, car les institutions bancaires croient peu en leurs capacités de remboursement.

De plus, plusieurs sociétés dans ces pays, notamment en Afrique, ont un système patriarcal, ce qui éloigne les femmes de la propriété foncière. Ces dernières sont généralement spoliées sous prétexte que l’héritage foncier revient naturellement aux hommes, qui sont des chefs de famille tout désignés. En tant que tels, ils ont souvent le monopole de la prise de décisions.

Lors d'une journée ensoleillée, deux femmes et un homme posent devant une pancarte sur laquelle on peut lire « Réseau femmes entreprise rurale vallée ».

Des agricultrices sénégalaises du Réseau femmes entreprise rurale vallée (REFER Vallée) luttent pour l’accès aux terres. Photo : Radio-Canada/Marie-France Abastado

Les conclusions du sondage révèlent que même si les femmes sont largement fières de travailler dans le domaine agricole, elles perçoivent la discrimination fondée sur le sexe comme étant répandue, allant de 78 % en Inde à 52 % aux États-Unis. Uniquement la moitié d’entre elles indiquent avoir autant de succès que leurs homologues masculins, et 42 % affirment avoir les mêmes occasions que leurs homologues masculins. Seulement 38 % disent être habilitées à prendre des décisions quant à l’utilisation des revenus à des fins d’élevage et d’agriculture. Presque 40 % des répondantes rapportent des revenus plus faibles que les hommes et un accès moindre au financement. La stabilité financière, le bien-être de leur famille et l’atteinte d’un équilibre travail-vie privée sont les éléments qui trônent au sommet de la liste des préoccupations.

Nous avons mené cette étude afin de comprendre davantage la situation actuelle des agricultrices du monde entier, qu’elles soient issues des plus grandes exploitations agricoles des économies les plus avancées ou des plus petites fermes de subsistance de pays en voie de développement. Elle vise également à mesurer les progrès accomplis à compter de maintenant.souligne Krysta Harden, vice-présidente aux affaires extérieures et chef du développement durable à Corteva Agriscience.
Deux femmes travaillent sur de la machinerie agricole dans une ferme de la Saskatchewan.

Les deux femmes travaillent sur de la machinerie agricole dans une ferme de la Saskatchewan. Généralement, le travail des femmes dans le secteur rural n’est pas reconnu à sa juste valeur. Photo : Mike Zartler/CBC

Les technologies agricoles : la bête noire à apprivoiser

Les femmes reconnaissent une réelle nécessité de formation, notamment en ce qui concerne l’utilisation des technologies. Leur réussite financière et la bonne gérance de l’environnement en dépendent.

Ce désir de formation s’est imposé comme le besoin le plus communément cité par les répondantes afin de faire tomber les barrières de l’inégalité entre les sexes. Les chiffres ont surpassé de manière importante les 50 % dans chacun des 17 pays, avec le Brésil, le Nigeria, le Kenya, le Mexique et l’Amérique du Sud se trouvant en tête de peloton.

À lire et à écouter sur Radio-Canada

Au 21e siècle, on assiste à une révolution technologique en agriculture. Alors qu'au fil des années on n'a cessé d'agrandir les surfaces de culture et la taille de la machinerie, on se tourne désormais vers les nouvelles technologies comme les GPS et l’imagerie satellite. SAINT-ATHANASE, CAPITALE DE L’ÉRABLE - Avec 650 000 entailles, Saint-Athanase, au Témiscouata, est sans contredit la capitale du sirop d'érable. Il y a des signes qui ne trompent pas : des cabanes à sucre modernes, de l'équipement spécialisé, des usines d'embouteillage et une multitude de produits régionaux à base d'érable. Son sirop au goût unique fait vivre plusieurs communautés. PLANÈTE VERTE – BELGIQUE : LE BEURRE D'ARDENNE - Portrait d'un produit agricole typique de la Belgique : le beurre d'Ardenne. Ce beurre a reçu l'Appellation d'origine protégée. Il est élaboré à partir de lait de vache provenant de la région des Ardennes. Les producteurs laitiers doivent répondre à un cahier des charges très strict. MAISON DE C

Un long chemin vers l’égalité des sexes dans le monde rural en 5 mesures 

Sans toutefois ignorer les progrès réalisés jusqu’à présent, les femmes sont conscientes du fait que le chemin qui mène à l’égalité des sexes en agriculture reste long et parsemé d’embûches.

Elles recommandent des mesures urgentes pour inverser la tendance et permettre aux femmes de faire éclore totalement leurs talents dans ce secteur et contribuer à approvisionner adéquatement la planète en nourriture et autres produits issus de la terre.

  • Davantage de formation en technologie (mentionnée par 80 %)
  • Davantage de formation scolaire (mentionnée par 79 %)
  • Davantage de soutien (juridique et autres) afin d’aider les femmes du secteur agricole qui sont victimes de discrimination fondée sur le sexe (mentionnée par 76 %)
  • Sensibiliser davantage le public à l’égard du succès des femmes en matière d’agriculture (mentionnée par 75 %)
  • Sensibiliser davantage le public à l’égard de la discrimination fondée sur le sexe dans le domaine de l’agriculture(mentionnée par 74 %)
Bien que nous savons que les femmes représentent près de la moitié des agriculteurs de la planète, cette étude démontre que les défis subsistent, freinant tant les agricultrices que les gens qui dépendent d’elles : leur famille, leur collectivité et la société dans son ensemble. La reconnaissance de l’existence de ces défis est la première étape afin d’éliminer les obstacles auxquels font face les agricultrices des régions rurales et de permettre à ces dernières d’exploiter leur plein potentiel affirme Krysta Harden
Deux jeunes femmes travaillent dans un champ.

Photo : Radio-Canada/Daniel Blanchette Pelletier

À PROPOS DU SONDAGE
Il a été mené entre les mois d’août et de septembre 2018 auprès d’environ 4160 répondantes de 17 pays répartis en Asie-Pacifique (24 %), en Amérique du Nord (21 %), en Amérique latine (21 %), en Europe (19 %) et en Afrique (15 %);

Pays sondés :

  • ASIE-PACIFIQUE : Chine, Inde, Indonésie, Australie
  • AMÉRIQUE DU NORD : États-Unis, Canada
  • AMÉRIQUE LATINE : Brésil, Mexique, Argentine
  • EUROPE : France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni
  • AFRIQUE : Kenya, Nigéria, Afrique du Sud

La plupart des femmes se consacraient à la culture, alors que d’autres prenaient part à une variété d’autres exploitations agricoles et activités connexes.

Ces exploitations pouvaient être de petites fermes de subsistance jusqu’à des entreprises employant plus de 300 travailleurs.

Les rôles occupés par les répondantes allaient de propriétaires et directrices à employées et travailleuses.

L’âge moyen des répondantes est de 34 ans.

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Catégories : Société
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