L’usine Koch Fertilizer à Brandon était le plus grand émetteur de gaz à effet de serre du Manitoba en 2009.

Le gouvernement fédéral pris en étau entre la lutte contre les changements climatiques et la nécessité de poursuivre l’enrichissement du Canada à travers l’exploitation de ses pipelines ?
Photo Credit: Courtoisie

Changements climatiques : le danger est imminent et la Chambre des communes en débat

Un rapport de 800 pages rédigé par les experts du climat de l’ONU réunis au sein du Groupe des experts internationaux en climat (GIEC) tire la sonnette d’alarme sur le fait que si rien n’est entrepris, entre 2030 et 2052, la température augmentera de 1,5 degré Celsius sur la planète. Cette situation s’annonce catastrophique pour l’humanité déjà en proie aux effets néfastes des changements climatiques partout dans le monde. La question a fait l’objet de débats à la Chambre des communes du Canada. Que peut ce débat à l’urgence de la situation?

RCI avec des informations de la Chambre des communes et du gouvernement fédéral, YouTube et Radio-Canada

Les partis de l’opposition à Ottawa réclament des mesures plus ambitieuses

Nous travaillons pour atteindre l’objectif de réduction de 1,5 degré Celsius des émissions en gaz à effet de serre du Canada d’ici 2030, affirme Catherine McKenna, la ministre de l’Environnement et des Changements climatiques.

Le gouvernement fédéral mise sur l’investissement dans la croissance propre pour créer de bons emplois, soutenir les collectivités et soutenir l’économie.

L’opposition considère qu’il ne s’agit là que de déclarations de bonnes intentions et que le gouvernement devrait aller au-delà, en proposant des mesures plus ambitieuses, notamment dans un contexte où l’exploitation des pipelines dans l’ouest du pays contribue à aggraver la pollution.

En réponse, la ministre de l’Environnement et des Changements climatiques a fustigé la façon de critiquer des conservateurs et des néo-démocrates, pourtant tous ne présentent en retour aucun plan pertinent pour lutter contre les changements climatiques au pays.

Le gouvernement fédéral a lancé son tout premier plan sur la croissance propre et les changements climatiques il y a tout juste un an, en collaboration avec les provinces et les territoires. Il a mis en place la taxe sur le carbone pour réduire les gaz à effet de serre.

Depuis, ce plan se heurte à quelques résistances au pays, principalement en Ontario, en Alberta, au Manitoba et en Saskatchewan. Dans le cas de l’Ontario, le premier ministre Doug Ford a fait part à maintes reprises de sa détermination à contrer toute tentative de Justin Trudeau d’imposer une taxe sur le carbone partout au pays.

Tel que promis durant la campagne électorale, M. Ford a sorti sa province du marché de carbone commun avec le Québec et la Californie.

Le gouvernement libéral prisonnier des pipelines?

Sur la scène internationale, il est reproché au Canada de tenir un double discours : celui de la préservation de l’environnement qui masque mal la volonté du pays de s’enrichir grâce à l’exploitation de ses sables bitumineux.

Le Canada a récemment acquis le projet de pipeline Trans Mountain de l’entreprise Kider Morgan après la décision de la Cour d’appel fédérale de suspendre le projet pour deux raisons principales : le non-respect des droits des peuples autochtones et des normes en ce qui a trait à la navigation par bateau qui représente une menace pour certaines espèces menacées de disparition.

Le premier ministre, qui a répété que le projet de pipeline présente un intérêt national, a décidé de mettre le portefeuille fédéral à contribution, à hauteur de 4,5 milliards de dollars, pour faire en sorte que le projet aille de l’avant et que l’exploitation du pipeline génère les revenus nécessaires pour soutenir la croissance économique ainsi que la classe moyenne au pays.

Sa décision a reçu une pluie de critiques de l’opposition, de certains groupes autochtones, de’organisations environnementalistes et de nombreux Canadiens.

Des canalisations installées côte à côte sur le site de Trans Mountain près d'Edmonton

Des canalisations de Trans Mountain près d’Edmonton Photo : La Presse canadienne/Jonathan Hayward

Voici certaines de ces mesures de lutte contre les changements climatiques du gouvernement libéral
adoption par les provinces et les territoires du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques;

annonce d’une approche nationale à l’égard de la tarification de la pollution par le carbone;

engagement à accélérer l’élimination progressive des centrales au charbon traditionnelles d’ici 2030 et mise sur pied de l’alliance internationale Énergiser au-delà du charbon en collaboration avec le Royaume-Uni;

investissement fédéral historique dans des infrastructures, du transport et des innovations écologiques, ainsi qu’un financement pour rendre les immeubles et le secteur industriel plus écoénergétiques;

élaboration de règlements pour que l’industrie pétrolière et gazière réduise ses émissions de méthane de 40 % à 45 % d’ici 2025;

adoption de nouvelles normes sur les systèmes d’échappement des véhicules;

élaboration d’une norme sur les combustibles propres visant à réduire les émissions liées aux carburants utilisés dans les secteurs du transport, de la construction et des industries;

engagement à verser plus de 2,5 milliards de dollars pour aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques.

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Catégories : Économie, Politique
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