Des abeilles à proximité de leur ruche à Vienne en Autriche (Crédit photo : Reuters/ Lisi Niesner)

Équiterre souhaite que les pesticides « tueurs d’abeilles » soient interdits au Canada

Alors qu’Ottawa vient de reconnaître officiellement la nocivité des pesticides néonicotinoïdes, le gouvernement tarde à en prohiber l’utilisation qui devrait être effectif dans un délai de trois à cinq ans. De son côté, Équiterre presse les autorités canadiennes de les interdire immédiatement.

Dans une lettre ouverte consultable en ligne et adressée à la ministre canadienne de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, l’organisation s’interroge sur les raisons du gouvernement à permettre l’utilisation de ces pesticides que sont l’imidaclopride, le thiaméthoxame et le clothianidine.

« Rien ne saurait justifier de laisser ces pesticides dangereux continuer d’être largement répandus au Canada. Si un médicament était connu pour entraîner des effets secondaires graves, serait-il laissé sur les tablettes pendant plusieurs années? »

Le sujet est revenu à l'avant-plan en cette journée internationale des abeilles à miel. Godefroy Macaire Chabi raconte.

Equiterre rappelle d’ailleurs que les pesticides néonicotinoïdes qui nuisent aux abeilles à miel et à plusieurs autres espèces essentielles sont bannis en France. « La France a déjà interdit tous les néonics et leurs utilisations .L’Europe interdira l’utilisation extérieure des trois principaux néonics d’ici la fin de l’année. »

Selon plusieurs études, les pesticides sont responsables du fort déclin des colonies d’abeilles dans le monde. « Ces produits chimiques nocifs tuent nos pollinisateurs, accélèrent l’effondrement de la biodiversité et polluent nos sols et nos cours d’eau. Ils représentent une réelle menace à notre sécurité alimentaire », rappelle la lettre ouverte tout en ajoutant que 70 % des espèces cultivées dépendent des pollinisateurs, dont les fruits et les légumes.

mortalité des abeilles : un état des lieux

Les pertes d’abeilles importantes sont recensées depuis une quinzaine d’années. L’Amérique du Nord est particulièrement concernée. Et, au Canada, les apiculteurs perdent en moyenne 25 % de leurs abeilles. L’Ontario est la province la plus touchée. En 2014, les pertes s’élevaient à 58 %, un record! Et le Québec n’est pas épargné. La mortalité est de deux à trois fois plus élevée qu’auparavant.

Voir le texte de Alice Chantal Tchandem Kamgang : Rescapées de l’enfer des pesticides : une action collective au secours des abeilles autorisée 

Avec Radio-Canada, Équiterre et La Presse

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Catégories : Environnement et vie animale
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