Aujourd’hui âgé de 54 ans, Paul Bernardo, dont les déviances sexuelles dans les années 1990 avaient horrifié les Canadiens, demande sa libération conditionnelle en affirmant qu’il a tout fait pour s’améliorer au cours de ses 25 ans dans une prison à sécurité maximale de l’est de l’Ontario.
Paul Bernardo est assis à l’arrière d’une voiture de police après une comparution en cour à St. Catharines, en Ontario, le 5 avril 1994. (Frank Gunn/La Presse canadienne)
Désigné « délinquant dangereux » par le système judiciaire, il est devenu admissible à une libération conditionnelle depuis février dernier.
Son audience de mercredi, devant la Commission nationale des libérations conditionnelles, capte l’attention de tous les grands médias canadiens.
Rappelons que certains de ses crimes avaient été filmés sur vidéo par lui et son épouse, Karla Homolka. Il a été condamné à une peine d’emprisonnement à vie pour les viols et les meurtres de deux élèves, Kristen French et Leslie Mahaffy.
Homolka avait pour sa part conclu une entente avec les procureurs en 1993. Elle est demeurée détenue pendant 12 ans après avoir été reconnue coupable de simple homicide involontaire. Il a été découvert plus tard qu’elle avait pourtant joué un rôle des plus actif dans les meurtres.
– Paul Bernardo a également torturé et tué Kristen French, 15 ans, de St Catharines, après l’avoir séquestrée pendant trois jours.
– Paul Bernardo, qui a admis avoir violé 14 autres femmes, a de plus été reconnu coupable pour l’homicide involontaire de la soeur cadette d’Homolka, Tammy, en décembre 1990. L’adolescente de 15 ans est morte après avoir été droguée et agressée sexuellement par le couple. Karla Homolka a expliqué plus tard qu’elle voulait offrir à Paul Bernardo la virginité de sa soeur en cadeau de Noël.
Paul Bernardo et Karla Homolka . Crédit photo : CBC Fifth Estate Son avocat soutenait, il y a quelques jours, que son client est horrifié par ce qu’il a fait, qu’il en assume l’entière responsabilité et qu’il exprimerait des remords sincères.
Bien que l’isolement cellulaire ait limité son accès aux programmes de réhabilitation, Bernardo a fait selon lui un « effort résolu non pas pour se réconcilier avec ses gestes, puisque cela est impossible, mais pour devenir meilleur ».
Selon son avocat, il peut en outre compter sur des parents aimants, qui lui rendent visite régulièrement, et la Commission des libérations conditionnelles devra tenir compte de son bon comportement en prison.
Selon lui, les commissaires ne devront pas se demander si Bernardo mérite de demeurer en prison, mais plutôt s’il représente encore un danger pour la société.
Tim Danson, avocat depuis longtemps des familles des deux victimes, ne veut pas discuter de la demande de libération conditionnelle de Bernardo. « Pour diverses raisons très délicates, ni les familles ni moi ne ferons de commentaires publics jusqu’à la fin de l’audience », a-t-il prévenu mardi.
RCI avec La Presse canadienne, CBC et la contribution de Radio-Canada
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