Le Venezuela n’a jamais connu une aussi pire crise migratoire de son histoire. Sur fond de dérive autoritaire du gouvernement, le pays plonge dans des soubresauts politiques, économiques et sociaux inédits. L’exode de plus de 2,3 millions de personnes illustre la déliquescence d’une nation qui possède pourtant les plus grandes réserves pétrolières du monde.
Près de 7 % de la population est en exil. Fuyants le marasme économique, le délabrement des services publics, l’inflation galopante (dépassant 340 000 %) et la misère, la plupart des expatriés vont se réfugier dans les autres pays de l’Amérique latine : Pérou, Colombie, Brésil et Argentine en tête. Malgré le plan de relance du président socialiste en place, Nicolas Maduro, les départs massifs ne cessent de progresser.
Le déficit budgétaire atteint 20 % du PIB et la dette publique dépasse les 150 milliards de dollars. Avec la baisse du baril de pétrole, la situation du Venezuela se dirige tout droit vers le chaos. Rappelons que l’or noir représente 25 % de son PIB et 95 % de ses exportations. Le pays qui produisait 3,2 millions de barils par jour en 1999 en extrait dorénavant moins de 1,5 million.
Les pays de l’Amérique du Sud sont sous pression avec l’arrivée à leur frontière de milliers de Vénézuéliens chaque jour. Au Brésil, le président Michel Temer a décrit la situation comme une véritable « tragédie » ajoutant qu’elle mettait en danger la stabilité du continent.
L’envoyé spécial de l’ONU pour la migration du Venezuela, Eduardo Stein, a d’ailleurs prié les donateurs internationaux à soutenir l’aide envers les personnes fuyant la crise. Dans la foulée, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a également adopté une résolution pour demander à Caracas d’accepter l’aide humanitaire afin de remédier à la pénurie d’aliments et de médicaments.

Demandeurs d’asile vénézuéliens – Répartition (Source: Archives AFP)
Lire aussi :
Crise au Venezuela : le Canada annonce une aide aux pays qui accueillent les réfugiés
Le Canada augmente la pression diplomatique sur le Venezuela
Le président du Venezuela n’en a « rien à foutre du stupide gouvernement du Canada »
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.