Les libéraux ont présenté un de leurs députés au poste de président à l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick. Le discours du Trône vise à s’attirer les sympathies des autres formations politiques pour se maintenir au pouvoir. L’exercice est-il réussi pour le premier ministre sortant Brian Gallant?
Un moment historique pour le Nouveau-Brunswick
Le discours du Trône des libéraux, lu par la lieutenante-gouverneure Jocelyne Roy-Vienneau, met l’accent sur la collaboration, la coopération, la nécessité pour les quatre partis de travailler ensemble, car aucun n’a réussi à obtenir la majorité de 25 sièges au parlement.
Pour avoir un gouvernement stable qui dure un certain temps, avant le vote sur ce discours le 20 novembre, il faut que les partis s’entendent.
À titre de rappel, les libéraux avaient obtenu 21 sièges lors des élections générales, contre 22 pour les conservateurs, 3 pour les verts et 3 pour l’Alliance des gens.
Dans le discours du Trône, les libéraux ont inclus certains éléments des plateformes des autres partis.
- mise en place d’un nouveau processus budgétaire plus ouvert et plus transparent, avec une préférence pour les mesures qui ne nuisent pas à l’économie et aux programmes sociaux;
- atteinte de l’équilibre budgétaire plus rapidement que prévu, entre 2020 et 2021;
- réduction de la dette de 15 milliards de dollars;
- résolution de l’épineuse question de la pénurie d’ambulanciers bilingues;
- nécessité de dédier plus de 57 % du budget 2018-2019 à l’éducation et à la santé;
- aborder de front les changements climatiques et mettre en œuvre les recommandations du Comité des experts de l’ONU sur la question;
- augmenter l’utilisation des énergies renouvelables dans les domiciles et les entreprises;
- recommander l’interdiction progressive de l’utilisation d’herbicides, tels que le glyphosate;
- veiller à la création d’une société plus juste et plus équitable, tout en mettant de l’avant le traitement avec respect et équité des peuples autochtones.
La lieutenante-gouverneure du Nouveau-Brunswick, Jocelyne Roy-Vienneau Photo : Radio-Canada/Nicolas Steinbach
Les libéraux vont-ils pouvoir obtenir la majorité de 25 sièges?
Après avoir présenté la candidature de l’un des leurs au poste de président de l’Assemblée, les libéraux n’ont plus que 20 députés qui pourront voter pour le discours du Trône. Il faut pour eux chercher à convaincre 5 députés des autres partis pour se maintenir au pouvoir.
Le discours du Trône s’est voulu rassembleur pour tenter de convaincre les autres partis. Le 2 novembre sera l’occasion pour les députés de se prononcer sur le renversement ou non du gouvernement.
Plusieurs analystes indiquent qu’il sera difficile pour les libéraux d’aller chercher d’autres députés pour renforcer leur position, car ces derniers continuent de camper sur leurs positions.
Par ailleurs, avec une dette de près de 15 milliards de dollars, il va être tout aussi difficile de respecter le calendrier des libéraux pour l’atteindre l’équilibre budgétaire.
Le chef du Parti vert David Coon a salué la « liste d’achat agréable », tout en soutenant que les membres de son parti doivent d’abord analyser l’ensemble des propositions, en ce qui a trait à leur faisabilité, pour pouvoir se prononcer.
Blaine Higgs, chef du Parti conservateur, déclare qu’il faut se concentrer sur « les gestes faits et non sur des paroles accompagnées de fleurs et d’accolades ».
« Les libéraux ne peuvent faire un discours sur les accomplissements, car ils ne peuvent pas vraiment déclarer avoir accompli grand-chose », a observé le chef conservateur.
« On ne peut pas regarder ce discours en vase clos. Il faut regarder le contexte de l’inaction et de tant de choses qui n’ont pas été accomplies », a affirmé Blaine Higgs.
Le chef de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, Kris Austin, a souligné qu’il y a « de bons éléments » dans le discours du Trône, mais aussi des « idées assez vagues ». Il estime qu’en prenant le pouls de la population, les gens veulent changer de configuration politique et qu’il faut les écouter. C’est ainsi que les trois députés de l’Alliance entendent faire preuve de cohésion, en décidant en caucus et en votant en bloc. Mais il est difficile de savoir pour qui.
Malgré l’incertitude qui continue de planer, une chose demeure claire : les électeurs ne souhaitent pas retourner aux urnes, car la province n’aurait pas assez d’argent pour organiser de nouvelles élections, après celles du 24 septembre.
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