Plusieurs PME de la Côte-Nord sont en difficultés.

Hausse taux directeurs : impact pour les PME canadiennes
Photo Credit: ICI CÔTE-NORD

Hausse du taux directeur d’un quart de point de la Banque du Canada : quelle incidence pour les petites entreprises?

La décision de la Banque du Canada intervient dans un contexte moins incertain pour le Canada, qui vient de conclure un nouvel accord commercial avec ses partenaires des États-Unis et du Mexique. Les incidences se feront ressentir à différents niveaux de la société et toucheront aussi les petites et moyennes entreprises partout au pays.

Éviter d’être alarmiste!

Martine Hébert, la vice-présidente principale de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), l’organisme qui représente les petites et moyennes entreprises (PME), souligne que c’est la cinquième hausse au cours des 15 derniers mois. Elle soutient qu’à 1,75 %, ce n’est pas un record historique, mais que les impacts dans les PME peuvent être importants.

Pour celles qui ont des marges de crédit, elles risquent de voir les taux d’intérêt augmenter substantiellement. Quand il est question par exemple de prêt hypothécaire dans les entreprises, on devrait s’attendre à la hausse des taux d’intérêt. Et les autres produits financiers utilisés dans les entreprises pourraient aussi être touchés.

Mme Hébert relève que l’économie tourne à plein régime, ce qui permet à la Banque du Canada de justifier la hausse des taux d’intérêt afin de contrer l’inflation. Rappelant que les taux directeurs dans les années 1980 avaient avoisiné les 18 et 19 %. En ce qui a trait au taux hypothécaire, elle observe qu’avec la hausse actuelle, il n’y a pas de raison de s’inquiéter, bien qu’il faille suivre de près la situation.

« Bien qu’on soit à 10 ans de la dernière récession, il ne faut pas perdre de vue le fait que l’économie peut connaître des phases de ralentissement dans les jours et années à venir », dit la vice-présidente principale de la FCEI.

Plus les coûts d’opération augmentent pour les entreprises, plus l’impact sur l’ensemble de leurs activités peut être significatif, mais il ne faut pas être « alarmiste à ce stade et rester optimiste », car ce n’est pas une hausse substantielle et tout le monde s’y attendait, a tenu à rassurer Martine Hébert.

Mme Hébert soutient qu’en tenant compte de la situation de chaque entreprise, les PME peuvent chercher à sécuriser les taux d’intérêt pendant qu’ils sont encore bas pour éviter les conséquences d’une hausse subséquente. Elles doivent se faire conseiller pour savoir quelle est la meilleure stratégie à adopter selon leurs situations personnelles.

Martine Hébert, vice-présidente principale de la FCEI (C) FCEI

Écoutez

Vue de l'intérieur d'une caisse enregistreuse, remplie de billets et de pièces de monnaie.   Photo : Robert Shor

Contexte économique favorable

Les fondements de l’économie mondiale sont solides et les perspectives s’améliorent pour le Canada. Il y a une bonne partie de l’incertitude qui pesait sur l’économie canadienne qui vient d’être levée avec la signature d’un nouvel accord de partenariat économique avec ses voisins. Le chômage en baisse soutient la consommation.

La Banque du Canada veut aller de pair avec ce contexte économique qui semble plus stable, comme l’emploi et la croissance sont à leur meilleure forme depuis 40 ans.

C’est ce qui justifie une hausse, pour la quatrième fois de suite, du taux directeur qui était à un niveau plancher de 0,25 % depuis le 21 avril 2009, à la suite de la crise économique et financière de 2008.

Les analystes estiment que les taux d’intérêt sont anormalement bas depuis cette crise financière. Ils soulignent la nécessité de retourner vers des taux normaux près de 4 %, car la crise a été résorbée. Par ailleurs, ils mettent en garde contre des taux d’intérêt trop bas qui encouragent l’endettement et empêchent les travailleurs d’accumuler de l’argent pour leur retraite.

La Banque du Canada veut resserrer les taux d’emprunt pour en arriver à une fourchette neutre, entre 2,5 et 3,5 %. Il faut donc prévoir au moins trois nouvelles hausses d’ici l’an prochain.

Toujours selon les analystes, les gagnants de cette nouvelle hausse vont être surtout ceux qui placent de l’argent en vue de leur retraite.

La hausse va certainement se refléter sur les taux hypothécaires des particuliers aussi, surtout pour les prêts à taux variables qui vont augmenter. Il va donc falloir pour les ménages, qui verront bientôt de la pression sur leurs finances, alors qu’ils sont déjà très endettés, revoir leurs budgets.

En clair, les coûts d’emprunt risquent d’être plus élevés pour les ménages, bien que les analystes ne semblent pas particulièrement préoccupés au Canada. 

Stephen Poloz, la main sur le menton, devant trois drapeaux du Canada.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, en conférence de presse à Ottawa, le 17 janvier 2018. Photo : Reuters/Chris Wattie

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Catégories : Économie
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