Selon un rapport accablant de Human Rights Watch (HRW), les femmes en Corée du Nord sont victimes au quotidien de violences sexuelles. L’ONG, qui a recueilli plus de 50 témoignages de femmes, dénonce la prédation sexuelle des policiers et autres représentants des services de l’État.
Malgré un réchauffement diplomatique entre la Corée du Nord et les États-Unis, le régime de Pyongyang continue toujours de bafouer les droits de l’homme. Les enquêteurs de HRW ont interrogé 54 Nord-coréennes qui ont quitté le pays après 2011, l’année de l’accession au pouvoir du dictateur Kim Jong-un.
Toutes racontent les mêmes histoires d’horreur. Les femmes, mais aussi huit anciens officiels ayant fui la Corée du Nord, décrivent des relations sexuelles forcées et des violences «si courantes qu’elles sont acceptées comme faisant partie de la vie quotidienne», selon le rapport disponible en ligne. Les gardes-frontières, mais aussi des civils en position d’autorité, sont visés par ces exactions faites en toute impunité.
De plus, d’anciennes détenues ou prisonnières ont raconté qu’elles avaient subi un mélange de violence sexuelle, de harcèlement verbal et de traitements humiliants de la part des interrogateurs, du personnel de leur lieu de détention ou des gardes de prison appartenant à la police ou à la police secrète surnommée bowiseong.
« La violence sexuelle en Corée du Nord est un secret de Polichinelle, que tout le monde tolère et que personne n’ose aborder pour y mettre fin, a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. Les femmes nord-coréennes diraient sans doute “MeToo ” (“moi aussi”) si elles pensaient qu’il y avait le moindre espoir qu’on leur fasse justice, mais leurs voix sont étouffées par la dictature de Kim Jong-un. »
« On pleure la nuit mais on ne sait pas pourquoi » : en Corée du Nord, les femmes sont violées en toute impunité. Nouveau rapport de HRW. https://t.co/rNIyreFi3C via @LCI
— HRW en français (@hrw_fr) 1 novembre 2018
L’ONG a expliqué que parmi les facteurs contribuant à cette situation de viols institutionnalisés, figuraient les « schémas comportementaux, profondément enracinés, d’inégalité entre les genres », ainsi que le « manque d’éducation sexuelle et de compréhension des enjeux de la violence sexuelle ». Les abus de pouvoir non contrôlés, la corruption exacerbée par les changements socioéconomiques, le manque d’état de droit, la stigmatisation des victimes de violence sexuelle et le manque de services d’aide sociale et juridique sont aussi pointés du doigt.
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