Les Forces armées canadiennes indiquent que tout son personnel est sain et sauf dans le camp militaire baptisé Castor, à Gao, où un contingent de 250 soldats et de 6 hélicoptères a officiellement amorcé, il y a quelques mois, sa mission de maintien de la paix dans le nord du Mali.
L’explosion d’un véhicule piégé dans la ville de Gao, située à 1191 km au nord-est de Bamako, la capitale, a tué trois civils, lundi, et une information circulait initialement voulant que des soldats canadiens et d’autres membres de forces étrangères eussent été pris pour cible.
SITE, un groupe américain qui surveille les sites Internet djihadistes, affirme qu’une organisation se présentant comme la branche d’Al-Qaïda au Mali a revendiqué « une explosion-suicide sur les quartiers généraux de forces étrangères, notamment des Britanniques, des Canadiens et des Allemands, à Gao ».
Selon le ministère malien de la Sécurité et de la Protection civile, un véhicule quatre-quatre piégé a fait irruption « dans la cour d’une résidence au 8e quartier de Gao sur la route Wabaria ».
« L’explosion de la charge contenue dans ledit véhicule a coûté la vie à trois civils, en blessant deux autres, selon un bilan provisoire. La déflagration a également endommagé les habitations avoisinantes », indique le ministère sur son site Facebook.
Une mission dangereuse pour les militaires canadiens
Cette mission malienne, qui marque le retour des militaires canadiens en Afrique depuis le génocide rwandais de 1994, est dangereuse.
Les militaires canadiens ont pour mission de mener des évacuations médicales de la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA). Elle compte quelque 14 000 militaires et policiers et a été déployée en 2013.
Avec les quelque 170 Casques bleus tués, dont 104 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l’ONU tués sur cette période dans le monde, c’est actuellement la mission de maintien de la paix la plus coûteuse en vies humaines.
– les libéraux de Justin Trudeau ont promis d’accroître l’implication du Canada dans les missions de maintien de la paix.
Pourquoi une mission des Casques bleus de l’ONU au Mali?
Le Mali est déchiré par des conflits depuis une rébellion dans le nord et un coup d’État plus au sud dans la capitale en 2012. Le nord du Mali est alors tombé sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda.
Cette crise politique est aggravée ces dernières années par la pauvreté, la sécheresse et l’afflux de djihadistes islamistes.
Certes, les djihadistes en ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières.
L’installation dans le nord du pays de groupes islamistes venus d’Algérie voisine ne fait qu’exacerber les tensions.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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