L’Arabie saoudite est actuellement le deuxième marché d’exportation en importance du Canada dans la région. Sur l'image on voit les drapeaux du Canada et de l'Arabie Saoudite. (Image : ©iStock/Ruskpp)

Neuf Canadiens sur dix disent « non » à de futurs accords d’armement avec l’Arabie saoudite

Alors que les Canadiens expriment une unité quasi totale au sujet de l’interdiction des ventes futures d’armes et d’équipements de défense au Royaume d’Arabie saoudite, le dernier sondage d’opinion de l’Angus Reid Institute montre qu’ils sont également divisés sur la question de savoir quoi faire de l’accord actuel de 15 ans et de 15 milliards de dollars entre le Canada et l’Arabie saoudite.

Ces résultats s’expliquent en partie par ce que l’Institut Angus Reid appelle « le camouflage » et la confirmation ultérieure du meurtre du journaliste du Washington Post Jamal Khashoggi, qui aurait été commis sur ordre de hauts fonctionnaires saoudiens.

  • Près de la moitié des Canadiens (46 %) croient maintenant que le gouvernement devrait annuler l’entente, ce qui représente une augmentation de 6 points du nombre de répondants par rapport à l’an dernier.
  • Les deux tiers disent que le Canada devrait continuer de critiquer publiquement les violations des droits de la personne en Arabie saoudite.
  • Quarante-quatre pour cent des répondants disent que le Canada devrait honorer l’accord, mais qu’il ne prenne pas d’autre engagement avec les Saoudiens dans cette industrie à l’avenir.

Les Canadiens appuient également les actions du gouvernement Trudeau qui critique le régime saoudien pour ses violations des droits de la personne.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland (Photo : REUTERS/Chris Wattie)

Rappelons qu’au mois d’août 2018, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a exprimé sa « grave préoccupation » après l’arrestation d’activistes saoudiens et a appelé l’Arabie saoudite à « les libérer immédiatement ainsi que tous les autres activistes pacifistes des droits humains ». Une querelle diplomatique s’en est suivie et la famille royale saoudienne a demandé des excuses du Canada.

Après cet épisode, 32 % des Canadiens avaient dit que le gouvernement devrait continuer à exprimer son mécontentement au besoin, et le même nombre disaient que les fonctionnaires devraient intensifier davantage leurs critiques. Seulement 3 % des Canadiens disent que le gouvernement devrait se garder de toute critique.

Bien qu’une majorité de Canadiens (63 %) disent avoir suivi la nouvelle de l’assassinat de Jamal Khashoggi, cela ne semble pas avoir d’impact sur les opinions concernant l’accord sur les armes avec l’Arabie saoudite. En fait, ceux qui n’ont aucune connaissance préexistante de l’affaire sont plus susceptibles que tous les autres de dire que le Canada devrait mettre fin à l’entente.

Lorsqu’on leur a demandé à quels pays le Canada ne devrait pas vendre d’armes militaires, 76 % des Canadiens ont répondu que l’Arabie saoudite devrait être sur la liste. Cela représente une augmentation de 14 points par rapport à 2017. Le même nombre disent que l’Iran devrait être interdit, tandis que 54 % disent que la Chine devrait l’être aussi.

Le roi et premier ministre saoudien Abdallah Bin Bad al-Aziz Al Saud s’entretient avec le premier ministre du Canada Stephen Harper (à droite) à Toronto, le 26 juin 2010. (Photo : ©REUTERS/Jim Young)

Après l’assassinat de Jamal Khashoggi le 2 octobre, le gouvernement du Canada a fait l’objet de nouvelles critiques à l’égard de ce contrat et a demandé son annulation à titre de punition pour le régime saoudien. Cela, après que l’Allemagne eut annoncé qu’elle suspendait ses ventes d’armes à la nation jusqu’à ce que de plus amples détails soient donnés sur la mort du journaliste. Trudeau a fait remarquer qu’il serait « très difficile » de suspendre ou de rompre le contrat signé par le gouvernement conservateur précédent, bien qu’il n’ait pu donner de détails parce que, selon lui, « une partie de l’entente » inclut le fait de ne pas parler de l’entente.

À l’émission Tout le monde en parle, le dimanche 21 octobre à la télévision de Radio-Canada, le premier ministre canadien n’a toutefois pas rejeté l’hypothèse que le Canada puisse annuler un important contrat de vente d’armes de 15 milliards de dollars à l’Arabie saoudite.

Les relations bilatérales entre le Canada et l’Arabie saoudite
Ces relations comportent des intérêts communs sur bon nombre de questions relatives à la paix et à la sécurité, notamment la sécurité énergétique, les affaires humanitaires (y compris les réfugiés) et la lutte contre le terrorisme. Sur le plan culturel, des milliers de Canadiens figurent parmi les quelque deux millions de musulmans qui font le hadj annuel (ou pèlerinage) à La Mecque. Le Royaume demeure une source importante d’étudiants étrangers au Canada. Plus de 15 000 Saoudiens étudient au Canada, notamment 800 médecins résidents et spécialistes qui offrent ainsi leurs soins à la population canadienne. En ce qui a trait aux échanges commerciaux, l’Arabie saoudite est actuellement le deuxième marché d’exportation en importance du Canada dans la région. Les intérêts commerciaux et économiques demeurent au premier plan des relations bilatérales du Canada avec l’Arabie saoudite. Le Canada cherche néanmoins à diversifier ses relations avec le royaume saoudien. Source : gouvernement du Canada
Avec les informations de l'Institut Angus Reid et le Gouvernement du Canada. 
Catégories : International, Politique, Société
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