Dans un rapport présenté mardi aux parlementaires canadiens, le vérificateur général constate que les personnes vivant dans les régions rurales et éloignées du pays n’ont toujours pas accès à l’Internet haute vitesse parce que le gouvernement fédéral ne veut pas s’engager à financer un plan qui permettrait de réellement leur fournir ce service.
Selon Michael Ferguson, l’absence d’un véritable plan stratégique n’a pourtant pas empêché le gouvernement canadien de faire la promesse répétée de mettre fin à la discrimination numérique et d’y engloutir à ce jour 740 millions de dollars, mais sans résultats tangibles.
Selon lui, deux programmes gouvernementaux partiels n’ont pas fourni aux soumissionnaires du secteur privé qui sollicitait un appui financier suffisamment d’informations pour proposer des plans réellement utiles.
On peut lire dans le rapport que le Canada a vraiment besoin d’une stratégie nationale sur l’Internet haute vitesse pour que les personnes vivant en dehors des villes ne soient pas laissées pour compte par l’économie numérique.
Sans cette connexion, les citoyens risquent d’avoir un accès limité « à d’importants services en ligne, comme des programmes d’éducation, des services bancaires et des services de soins de santé ».
Au Québec, 340 000 ménages n’ont toujours pas accès à un service Internet adéquat. Dès qu’on sort des centres urbains, on se rend vite compte qu’il y a une discrimination numérique.
Découvrez pourquoi, le gouvernement québécois est lui aussi à blâmer…
Alors que près de deux millions de ménages canadiens n’ont pas accès à l’Internet haute vitesse, alors que l’accessibilité au réseau haute vitesse reste un défi majeur dans plusieurs communautés, souvent à quelques kilomètres seulement des grands centres urbains, on estime que pour ne pas être victime de discrimination numérique il faut pouvoir bénéficier d’une connexion de 50 Mbit/s en téléchargement et 10 Mbit/s en téléversement.
Dix fois plus rapide : le Canada va-t-il aussi finir par se brancher à l’Internet 5G?
Réunis à Vancouver, à la fin octobre, les ministres responsables de l’Innovation et du Développement économique indiquaient que la connectivité aux services haute vitesse de type 5G est d’une importance capitale pour la prospérité et le bien-être des Canadiens.
Le déploiement de réseau 5G aurait un débit environ 10 fois supérieur au 4G que l’on retrouve en ce moment au pays, principalement dans les grandes villes.
Le 5G permettrait de connecter près de 20 millions de Canadiens vivants le long du corridor Québec-Windsor, dans l’est du pays, tout comme les machines, les voitures autonomes, les objets et les infrastructures d’une ville. Il favoriserait la livraison de services médicaux à distance.
Le déploiement du 5G se ferait initialement uniquement dans ce corridor laissant encore une fois des millions de citoyens en régions rurales pour ainsi dire dans le noir.
RCI avec la contribution de Maxime Poiré, Yannick Donahue, Isabelle Damphousse, Nicolas Vigneault et Vincent Maisonneuve de Radio-Canada
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