Le nombre d’enfants migrants et réfugiés en âge d’aller à l’école dans le monde a augmenté de 26 % en 18 ans. Ils pourraient à eux seuls remplir un demi-million de salles de classe, selon le Rapport mondial de suivi sur l’éducation 2019 de l’UNESCO, intitulé Migration, déplacement et éducation, présenté à Berlin mardi.
Selon le document, les lois et les politiques laissent tomber les enfants migrants et réfugiés en niant leurs droits et en ignorant et leurs besoins.
Les migrants, les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, dit l’édition 2019 du rapport de suivi Éducation globale, comptent parmi les personnes les plus vulnérables du monde, et incluent ceux qui vivent dans des bidonvilles, ceux qui se déplacent avec les saisons pour gagner leur vie et les enfants en détention.
Pourtant, selon l’UNESCO, investir dans l’éducation des migrants et des réfugiés très talentueux et motivés peut stimuler le développement et la croissance économique non seulement dans les pays d’accueil, mais aussi dans les pays d’origine. L’instance onusienne dédiée à l’enfance fait une série de recommandations, dont :
- Inclure les migrants et les personnes déplacées dans le système éducatif national.
- Allier compréhension et planification pour répondre aux besoins éducatifs des migrants et des personnes déplacées.
- Intégrer l’histoire des migrations et des déplacements dans les programmes afin de remettre en question les préjugés.
- Préparer les enseignants des migrants et des réfugiés aux questions liées à la diversité et aux difficultés économiques.
- Mobiliser le potentiel des migrants et des personnes déplacées.
- Répondre aux besoins éducatifs des migrants et des personnes déplacées en matière d’aide humanitaire et d’aide au développement.
Situation au Canada
Le Canada a une longue histoire d’accueil d’enfants réfugiés. Il a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations unies en 1991. Ainsi, il s’est engagé à respecter et à garantir les droits de chaque enfant à l’intérieur de ses frontières, sans discrimination.
Selon l’UNICEF, bien que le Canada ait été un chef de file dans l’établissement de processus d’immigration reconnaissant les droits et la dignité de toutes les personnes, « les politiques et les services au pays ne remplissent pas leurs engagements envers certains enfants vulnérables et peuvent être améliorés ».
En février 2017, la Société canadienne de pédiatrie a fait une déclaration remarquée dans le contexte de l’arrivée de réfugiés venant des États-Unis après le décret présidentiel qui interdit aux réfugiés et aux immigrants en provenance de pays à prédominance musulmane d’entrer aux États-Unis. Cela menace le bien-être d’innombrables enfants, adolescents et familles.
Même si la Société canadienne de pédiatrie a alors félicité les gouvernements fédéral et provinciaux qui se sont engagés à offrir un refuge aux ressortissants touchés par ce décret, il y a plus à faire. Elle a tout de même exhorté Ottawa à prendre les mesures suivantes :
- accroître le nombre de réfugiés qui seront acceptés au Canada;
- accroître le nombre de réfugiés d’Irak et de Syrie parrainés par le secteur privé qui pourront venir au Canada;
- continuer de s’assurer que les Canadiens ayant une double nationalité avec l’un des sept pays touchés par l’interdiction d’entrée aux États-Unis puissent traverser la frontière américaine avec un passeport canadien valide;
- suspendre l’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs, afin que les réfugiés qui se voient refuser l’entrée aux États-Unis puissent venir au Canada;
- diriger une réponse mondiale à la réinstallation des réfugiés.
Avec des informations du rapport spécial de l'UNESCO, Migration, déplacement et éducation; Société canadienne de pédiatrie.
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