L’inquiétude, la frustration et la colère se lisaient sur les visages de centaines de manifestants à l’extérieur de l’hôtel Hyatt, au centre-ville de Calgary, jeudi, au moment où le premier ministre du Canada Justin Trudeau y prenait la parole devant la Chambre de commerce de Calgary.
Ils reprochent au dirigeant canadien un manque d’empressement ou même d’intérêt pour trouver une solution à l’exportation du pétrole albertain.
Ce pétrole est enclavé parce que trois projets de pipeline se sont trouvés tour à tour embourbés dans des disputent politiques ou environnementales.
Il n’y a pas aussi suffisamment de trains pour transporter tout le pétrole brut produit.
Il y a 175 milliards de barils de pétrole dans le sous-sol albertain, soit la 3e réserve du monde, après celle de l’Arabie saoudite et du Venezuela. En 2014, la quantité de pétrole tirée des sables bitumineux atteignait 2,2 millions de barils par jour, c’est-à-dire 25 barils à la seconde.

Des manifestants devant l’hôtel où le premier ministre Justin Trudeau prononçait un discours devant la Chambre de commerce de Calgary, jeudi dernier. (Tony Seskus/CBC)
Obligé de vendre leur pétrole canadien au rabais

Des citoyens de Calgary manifestent. (Jeff McIntosh/Canadian Press)
Comme la production dépasse la capacité des pipelines existants et du rail combinés, comme c’est le cas aujourd’hui, les producteurs sont obligés d’utiliser des méthodes de transport encore plus coûteuses ou d’attendre que la tempête passe en stockant le pétrole dans de gigantesques réservoirs provinciaux déjà remplis à ras bord, selon de récents rapports.
Pour convaincre le marché américain d’acheter du pétrole albertain, les producteurs canadiens sont forcés de vendre leur pétrole au rabais.
L’escompte est d’environ 13 $ US le baril en temps normal, mais il atteignait 40 $ US ou même 50 $ US récemment pour tenir compte du coût du transport plus cher comme le transport ferroviaire.
La chute mondiale des prix du pétrole brut inquiète de nombreux Albertains, et de nombreux citoyens se disent frustrés de constater que la question n’est pas traitée politiquement avec suffisamment d’urgences, même si les économistes mettent en garde contre un impact plus large à venir.
Voyez ce qu’on reproche à la gestion de crise de Justin Trudeau dans cette affaire…
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Michel C. Auger, Mario Masson, Sandra Gagnon, Gérald Filion et Jeannita Richard de Radio-Canada
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