La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a condamné lundi la saisie par la Russie de trois navires de la marine ukrainienne lors des affrontements du week-end dernier près de la Crimée, cette pointe de terre s’avançant dans la mer Noire et annexée par des forces prorusses en 2014.
Selon certains experts, la Russie et son président, Vladimir Poutine, se seraient préparés à l’escarmouche pendant des mois et il se sentirait maintenant à l’aise militairement et politiquement pour bloquer tout le détroit de Kertch malgré les réprimandes internationales. Le détroit de Kertch se trouve entre la Crimée et la Russie.
Le Canada se joint donc à ses alliés pour condamner cette agression qui pourrait présager une escalade brutale dans le conflit qui oppose les deux pays. La situation de l’Ukraine est une question particulièrement politiquement sensible au Canada.
En 2016, on estimait à 1 359 655 le nombre de personnes d’origine ukrainienne totale ou partielle résidant au Canada (la majorité étant des citoyens nés au Canada), ce qui en fait le 11e groupe ethnique en importance au Canada et la troisième population ukrainienne en importance au monde derrière l’Ukraine elle-même et la Russie.
Une tentative d’étouffement économique?
Andriy Shevchenko, ambassadeur de l’Ukraine au Canada, a déclaré lundi que les Russes s’étaient préparés à l’escalade depuis des mois et se sentent maintenant à l’aise pour bloquer le détroit de Kertch au mépris de la condamnation internationale.
« Ils veulent fermer nos ports maritimes sur la mer d’Azov et c’est extrêmement important pour les exportations d’acier et de produits commerciaux ukrainiens, a déclaré Shevchenko. Je pense que nous devrions également considérer le message lui-même à l’Ukraine et au monde libre lui-même. La Russie dit qu’elle fera ce qu’elle voudra. »
Le Canada se dit l’allié inébranlable de l’Ukraine
La ministre Freeland a appelé Moscou à libérer immédiatement les marins ukrainiens capturés pendant l’escarmouche du week-end et à garantir la liberté de navigation dans le détroit de Kertch. « Le Canada condamne l’agression russe contre l’Ukraine dans le détroit de Kertch. Nous appelons la Russie à désamorcer immédiatement la situation, à libérer les navires capturés et à permettre la liberté de passage. Le Canada appuie inébranlablement la souveraineté de l’Ukraine. »
« Le Canada sera toujours un partenaire inébranlable du peuple ukrainien, et nous continuerons de travailler avec nos alliés pour tenir la Russie responsable de son comportement inacceptable », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Ce que les alliés occidentaux, en particulier les États-Unis, sont réellement prêts à faire pour appuyer l’Ukraine reste une question ouverte.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a appelé, lundi, les deux parties à faire preuve de retenue, mais a décrit les actions de la Russie comme « une escalade dangereuse et une violation du droit international ».
L’Armée canadienne compte également plus de 450 soldats stationnés en Lettonie dans le cadre d’une mission de l’OTAN visant à dissuader une éventuelle agression russe.
RCI avec CBC News et la contribution de Radio-Canada
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