Un nouveau rapport publié dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet conclut que l’incapacité du Canada à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) tue chaque année des milliers de ses propres citoyens en plus de nuire gravement à la santé planétaire.
L’exposition continuelle à la pollution de l’air causée par les émetteurs de GES a coûté la vie à 2,1 millions de personnes l’année dernière dans le monde, dont 7142 Canadiens.
Selon le rapport international Compte à rebours Lancet 2018 sur les changements climatiques et la santé, les Canadiens peuvent s’attendre à subir davantage d’allergies, de coups de chaleur, de maladies respiratoires comme l’asthme, de problèmes cardiovasculaires et de maladies transmises par des insectes comme la maladie de Lyme.
Cette pollution et cette chaleur peuvent aussi entraîner des maladies rénales.
Le rapport recommande aux autorités de mieux répertorier le nombre de décès causés par des pathologies associées à la chaleur. L’été dernier, le Québec et l’Ontario ont par exemple été soumis à une importante canicule qui a fait 90 morts au Québec, selon les autorités de santé publique. Ce nombre est inconnu en Ontario, car cette province n’a pas de méthode de compilation à cet effet.
Le portrait canadien d’une vaste enquête internationale
Les données canadiennes du rapport ont été compilées par Courtney Howard, une urgentologue de Yellowknife dans les Territoires du Nord-Ouest qui préside l’Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME).
« Il s’agit d’un code bleu pour l’environnement. C’est une situation qui exige une réponse urgente », déclare la Dre Howard.
Le rapport, publié mercredi soir, recommande que tous les ordres de gouvernement normalisent les moyens de suivre les maladies et les décès liés à la chaleur, que les changements climatiques et la santé fassent partie des programmes d’études des facultés de médecine, qu’ils éliminent progressivement l’électricité produite à partir du charbon et appliquent la taxe sur le carbone dès que possible.
Le Canada devra retrancher encore 187 millions de tonnes pour respecter ses engagements d’ici 2030, à savoir des émissions qui seraient au moins 30 % inférieures à celles de 2005. À titre de comparaison, 187 millions de tonnes représentent la quantité d’émissions polluantes que relâchent annuellement 40,6 millions de voitures, soit deux fois plus de voitures qu’il n’y en avait sur les routes canadiennes en 2016.
La proportion de la population mondiale vulnérable à l’exposition à la chaleur augmente
Selon les données globales compilées par The Lancet, un plus grand nombre de personnes dans le monde sont vulnérables à l’exposition à la chaleur.
L’Europe et la Méditerranée orientale sont plus vulnérables que l’Afrique et l’Asie du Sud-Est en raison du grand nombre de personnes âgées dans les villes.
En 2017, 157 millions de personnes vulnérables ont été exposées à des vagues de chaleur dans le monde et 153 milliards d’heures de travail ont été perdues en raison de l’exposition à la chaleur.
Si des tendances prometteuses ont commencé à se dessiner, le financement de l’adaptation au changement climatique reste en deçà des engagements pris dans l’Accord de Paris, conclut le rapport.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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