Un saumon de l'Atlantique saute hors de l’eau près d'Eastport, dans le Maine. (Crédit photo : La Presse canadienne/ Robert F. Bukaty)

Les saumons de l’Atlantique en mode survie.

La Fédération du saumon atlantique (FSA) lance la sonnette d’alarme. Selon une étude dévoilée récemment, l’espèce est en déclin avec une diminution de 15 % rien que pour 2017.

Depuis 2011, il y a de moins en moins de saumons de l’Atlantique. Les experts du ministère fédéral des Pêches affirment que les populations de Terre-Neuve-et-Labrador sont une source de préoccupation. Dans un contexte alarmant où la biodiversité est en nette diminution à travers le globe, les experts s’inquiètent d’un appauvrissement rapide des ressources aquatiques.

« De manière générale, nous nous débattons pour ramener les populations de saumons sauvages de l’Atlantique à des niveaux durables. Et bien qu’il y ait quelques sources d’optimisme, les régions où la sage gestion donne de bons résultats, nous devons continuer de nous inquiéter des nombreuses menaces qui pèsent sur nos océans et rivières », a indiqué par voie de communiqué Bill Taylor, président de la FSA.

Selon le rapport produit annuellement par l’organisme, quelque 496 000 saumons auraient frayé avec succès dans les rivières continentales l’an dernier, ce qui est inférieur aux exigences de conservation dans certaines régions.

Aire de répartition de la population de saumons de l’IBF (vert clair) par rapport aux trois autres populations de saumons de l’Atlantique dans la région des Maritimes : population de l’extérieur de la baie de Fundy (orange), population des hautes terres du Sud (bleu), population de l’est du Cap-Breton (vert foncé). (Crédit photo : Ministère Pêches et Océans Canada)

La FSA demande que soient mises en place  des mesures additionnelles dans leurs eaux territoriales, y compris « minimiser ou éliminer les menaces posées par l’aquaculture en cages à filets ouverts, prévenir la récolte de saumons provenant de populations menacées ou en voie de disparition et s’assurer que toutes les pêches en rivière sont pratiquées de manière durable. »

L’île de Terre-Neuve et certaines parties du sud du Labrador sont les régions ayant connu le plus fort déclin sur 12 mois, précise le président. À ce titre, l’organisme rappelle qu’au Canada, la récolte totale par les pêcheurs sportifs (57 %) et les Premières Nations (42 %) a été estimée à 112 tonnes métriques l’an dernier, ce qui représente une baisse par rapport aux 135 tonnes récoltées en 2016.

« Cette diminution est attribuable à une décision prise par Pêches et Océans Canada de rendre obligatoire la remise à l’eau des saumons à Terre-Neuve en août dernier, de  prolonger la pêche avec remise à l’eau dans les Maritimes et de demander à certaines Premières Nations d’adopter des mesures de conservation. »

Les menaces qui touchent le saumon de l’Atlantique

Même si les impacts historiques sur l’habitat en eau douce ont pu contribuer au déclin de cette espèce et à sa situation actuelle, de plus en plus d’éléments probants donnent à penser que le rétablissement du saumon de l’IBF est principalement limité par un faible taux de survie en mer plutôt que par une incapacité à se reproduire et à survivre dans les rivières et les cours d’eau douce.

L’origine de ce faible taux de survie en mer est inconnue. Les principales menaces en mer comprennent les interactions avec des saumons d’élevage et d’écloserie, les changements chez les proies et les prédateurs ou l’abondance de ces espèces, les changements environnementaux et la pêche.

Les principales menaces en eau douce comprennent les changements des conditions environnementales, les contaminants, les obstacles au passage du poisson et les phénomènes associés à la diminution des populations (résultat du comportement anormal dû à une faible abondance ou à une consanguinité).

Quoiqu’on croie que les menaces dans l’océan sont les principales menaces visant le rétablissement du saumon de l’IBF, les menaces en eau douce pourraient également avoir une incidence.

(Source : Ministère Pêches et Océans Canada)

L'annonce d'accords interdisant la pêche commerciale du saumon sauvage dans les eaux du Groenland et des îles Féroé, est accueillie positivement.

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Catégories : Économie, Environnement et vie animale
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