Dans son message de fin d’année, la Gouverneure générale du Canada, Julie Payette formule le vœu que les Terriens prennent exemple sur les astronautes de la station spatiale internationale (SSI). La différence de nationalités et de milieux d’origine, observe-t-elle, ne les empêche pas de travailler et de vivre dans l’harmonie.
Avant d’être la 29e gouverneure générale du Canada et commandante en chef des Forces armées canadiennes, Julie Payette est avant tout connue à travers le monde comme astronaute. Elle a été l’Astronaute en chef de l’Agence spatiale canadienne entre 2000 et 2007. Mais surtout, du 27 mai au 6 juin 1999, elle a pris part à la mission STS-96 à bord de la navette spatiale Discovery, devenant ainsi la deuxième Canadienne à se rendre dans l’espace, après Roberta Bondar. Elle y retournera en 2009 dans le cadre de la mission STS-127 à bord de la navette Endeavour.
Julie Payette fait donc partie de ces rares humains qui ont vu la Terre à distance et qui en ont une autre perspective. L’astronaute américain James Irwin disait que vue de l’espace, la Terre est un bel objet chaud et vivant «si délicat, si fragile». Et d’ajouter «Quand un homme voit cela, il ne peut qu’être transformé». D’aucuns parlent de l’«Overview Effect», cette prise de conscience de la grâce, mais aussi de la vulnérabilité de la Terre, cette boule bleu pâle suspendue dans le vide, qui donne envie de la protéger. Cette perspective s’applique aussi humains, dont la communauté de destin prime sur la vacuité des divisions.
« Seuls, nous pouvons aller plus vite, mais ensemble nous irons bien plus loin. »
Outre cette «hauteur de vue» qu’ils partagent, les astronautes, dans la station spatiale internationale, partagent un espace commun, suspendu dans le vide à l’instar de la Terre. La différence de langues, de cultures, d’expériences, de formations, etc. loin d’être des sources de division sont plutôt des richesses, des atouts pour le groupe. Ils travaillent «dans l’harmonie», nous dit Julie Payette. Pourquoi cela serait-il impossible de reproduire ce modèle sur une grande échelle? À méditer.
Évoquant les voyages qu’elle a effectués en 2018, Mme Payette a notamment parlé de sa présence en Belgique où a été souligné « le centième anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, la guerre qui devait mettre fin à toutes les guerres. Les conflits surgissent lorsqu’on n’arrive pas à s’entendre. C’est un échec collectif». Pour souligner le besoin d’harmonie et la nécessaire solidarité devraient caractériser les rapports entre êtres humains, de solidarité Julie Payette cite un proverbe africain : « Seuls, nous pouvons aller plus vite, mais ensemble nous irons bien plus loin. »
La commandante en chef des Forces armées canadiennes a profité de son message de fin d’année pour « saluer tous ceux qui servent le Canada en uniforme, au pays et à l’étranger». Elle aussi rappelé qu’au cours des 12 derniers mois, elle a visité les troupes canadiennes en Ukraine et en Lettonie, elle est allée encourager les athlètes canadiens aux Jeux olympiques d’hiver à PyeongChang. En outre, elle a effectué des visites aux États-Unis, en Afrique de l’Ouest ou encore au Kazakhstan où elle a assisté avec fierté au départ de l’astronaute canadien David Saint-Jacques vers la station spatiale internationale.
En bonne scientifique qu’elle est, Julie Payette demande à ses compatriotes de ne « pas craindre l’inconnu ou la nouveauté, car c’est la curiosité qui mène à la découverte et permet de repousser les frontières du savoir.». Elle a conclu son message en rappelant que nous partageons ce magnifique vaisseau spatial collectif qu’est la planète Terre. «Et nous sommes privilégiés de vivre dans un si beau et vaste pays : le Canada. Célébrons tous ensemble cette chance et rappelons-nous nos valeurs communes d’ouverture, de tolérance, de partage.»
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