Cette étude démontre que même une brève exposition à un antidépresseur commun modifie la réponse au stress et les comportements d'adaptation critiques des animaux et ce, pendant plusieurs générations. (Photo : ©iStock/TanyaJoy)

Les effets des antidépresseurs se transmettent de génération en génération

Au cours d’une recherche sur les effets d’un antidépresseur utilisé par les humains sur la reproduction des poissons-zèbres, les biologistes Marilyn Vera-Chang et Vance Trudeau de l’Université d’Ottawa ont découvert quelque chose qu’ils n’attendaient pas.

Les chercheurs ont compris que les résidus de l’antidépresseur Prozac dans le milieu de vie des poissons résultait en un niveau très bas de cortisol, ce qui faisait en sorte que l’espèce présentait une inadaptation préoccupante à son environnement. Mais aussi, Vera-Chang et Vance ont vu que cette incapacité à s’adapter au stress se perpétue dans le temps et se transmet de génération en génération.

Écoutez Vance Trudeau l’expliquer:

Le cortisol 

Lorsque nous ressentons du stress, notre corps produit du cortisol et son niveau augmente. Cette hormone aide les organismes, dont les humains, à s’adapter à une réalité donnée, puis revient à la normale quand on a réussi l’adaptation à cette réalité. Le cortisol permet à l’organisme de gérer le stress en augmentant le métabolisme et en envoyant un signal au cerveau pour qu’il agisse rapidement. (Image : ©iStock/jarun011)

Chez les êtres humains, à court terme, le cortisol l’aide à faire face au stress. Trop de cortisol peut entraîner des problèmes de santé et il devient clair que trop peu de cortisol est également mauvais. La carence en cortisol a été associée à des affections comme le syndrome de stress post-traumatique (SSPT), la fatigue chronique, l’épuisement professionnel et les comportements perturbateurs chez les enfants. Vance Trudeau donne plus de détails sur la portée de son étude. Il croit que, chez les poissons, c’est un problème puisqu’ils ne peuvent pas répondre à leur environnement adéquatement. Ultimement pour les humains, dit-il, ces substances peuvent aussi avoir une incidence sur leur capacité d’adaptation.

La fluoxétine (Prozac) est un médicament souvent prescrit aux femmes enceintes souffrant de dépression, d’anxiété et d’autres problèmes de santé mentale. Nos recherches soulignent le fait que cette situation pourrait être préoccupante étant donné les taux élevés de prescription de fluoxétine aux femmes enceintes et les effets négatifs potentiels à long terme sur les humains exposés à ces médicaments thérapeutiques.

Cet effet était également présent chez la progéniture des poissons initialement exposés au Prozac, même à de faibles concentrations, comparables aux niveaux observés dans certaines rivières et certains ruisseaux. Cependant, les effets n’étaient pas aussi prononcés.

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