«Mégo» : biographie d’un homme synonyme de musique signée Frédéric Arnould

Ah musique, quand tu nous tiens. Quelle belle maîtresse que cette forme d’art. Quels moments sublimes elle nous offre quand on se donne la peine d’y mettre les efforts, le temps, qu’on y donne ténacité et foi et qu’avec un peu de talent et des milliers d’heures de répétitions, certains d’entre nous arrivent à sublimer le tout et à tutoyer les étoiles.

C’est un peu l’histoire du pianiste compositeur et arrangeur Claude Lemay, celui qui à l’époque des cheveux longs (très) et de la musique dite progressive, grand fumeur de tabac et de fines herbes plus ou moins licites, s’est vu affublé du surnom de « Mégo ».

Les herbes fumantes ont été remisées il y a des années, le surnom, lui, est resté.

Quand il est question de tutoyer les étoiles, Mégo l’a fait au propre comme au figuré. George Martin, le cinquième Beatles lui a même déjà dit : « I wish I could play piano like you » (Je rêve de pouvoir jouer le piano aussi bien que toi).

Et, surtout, Mégo aura été présent sur scène et en studio lors de la grande marche en avant de Céline Dion, d’Incognito et Lolita jusqu’à… il y a quelques années.

Après une transition de quelque neuf mois, Claude Lemay arrive à une réunion convoquée par la gérance de la vedette croyant qu’on relancerait le processus, nouvelle tournée, nouvelle période sur scène avec cette fois une trentaine de musiciens, le rêve, pour recevoir un coup de massue.

Après 28 ans, comme ça, tout bêtement, on lui annonce que l’on ne renouvellera pas son contrat. La raison : on veut aller dans une nouvelle direction musicale.

Le grand vide.

Lire la biographie intitulée Mégo… écrite par le journaliste Frédéric Arnould, c’est aussi plonger dans une période faste de la musique des groupes au Québec, de voir l’émergence de nombreuses voix, de nombreux visages qui ont toutes et tous côtoyé Mégo.

Des Petits chanteurs du Mont-Royal à un groupe très connu sur la Rive-Sud de Montréal, Jude 3, d’un véritable groupe de rock progressif qui a fait peur aux Anglais de Gentle Giant, Pollen, à ces 28 années « dionniennes » en passant par le Festival Juste pour Rire et celui de la Chanson de Granby – festival qui a aussi contribué à l’émergence de plusieurs talents –  Mégo la biographie est une feuille de route pour quiconque veut comprendre de l’intérieur cette nébuleuse qui fait tant rêver.

Mégo, sous la plume de Frédéric Arnould, paraît aux Éditions Québec Amérique.

Frédéric Arnould est journaliste-présentateur à la télévision de Radio-Canada. Sommelier accrédité et se qualifiant lui-même de News Junkie, il s’est permis l’utilisation de nombreux adjectifs dans ce texte-ci.

Quant au sourire de Mégo qui illumine la page couverture du livre, on peut y voir un mot en filigrane, « pardonne ».

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