Des détenus présentent leur album de rap qu'ils ont composé et enregistré dans une prison du district d'Olongapo, au nord de Manille, le 27 octobre 2012. (Crédit photo : Reuters/Cheryl Ravelo)

Le rap derrière les barreaux des prisons

Flawless Gretzky, Connaisseur Ticasso, Lost, Souldia ou Bilo da Kid… Tous ces artistes de la scène rap du Québec ont connu la prison. Certains d’entre eux y sont d’ailleurs encore. Le journaliste Simon Coutu a recueilli leurs témoignages que l’on peut découvrir dans un balado intitulé Rap carcéral, une production de Radio-Canada et développée avec Vice Québec.

Le reportage est disponible en ligne en cinq épisodes. Il met en lumière les parcours criminels et les carrières artistiques de plusieurs membres de la scène rap comme si l’un et l’autre étaient intimement liés.

« Le street rap, parfois nommé le gangsta rap, est un style de musique qui raconte la vie de la rue, la vie des rappeurs, leur vécu dans leur quartier. Et tout cela inclut souvent une bonne dose de criminalité », explique en entrevue Simon Coutu.

Écoutez l’entrevue avec Simon Coutu (10 minutes et 43 secondes) :

Écoutez

Les plus grands artistes du rap américain sont issus du milieu gangsta rap, un sous genre du hip-hop prenant sa source dans la violence des ghettos. « Jay Z a déjà dit avoir été vendeur de crack, lance le journaliste. Les membres du groupe Migos, un trio de rappeurs de la région d’Atlanta, sont des délinquants avérés. Ils sont loin d’être des enfants de chœur. »

Au-delà de la violence, le rap décrit le quotidien des artistes dans le ghetto, précise le journaliste. « Il y a une certaine contradiction avec le type de rap qui fonctionne au Québec et cet autre rap beaucoup plus ancré dans la réalité de la rue. »

Selon Simon Coutu, qui suit la scène du rap au Québec depuis quelques années, quand un rappeur quitte la prison, un choix s’impose pour lui. « Il doit souvent choisir entre un mode de vie criminel ou la musique. Il y a des rappeurs que j’ai rencontrés qui ont décidé de donner une priorité à leur parcours artistique. Pour certains d’entre eux, cela a fonctionné. »

L’univers carcéral est en soi un univers assez mystérieux, ajoute le journaliste. Il existe une certaine corrélation entre la prison et la rue. Passer de l’une à l’autre donne l’occasion à plusieurs de gagner une certaine respectabilité dans le milieu.

« La prison fait également partie de leur source d’inspiration, même si pour beaucoup, elle signifie une certaine pause artistique. Et puis, sortir de la rue ne veut pas dire tourner le dos à la rue. Savoir d’où l’on vient est une donnée très importante pour les rappeurs. La rue est considérée comme une véritable famille. Sortir de la rue n’équivaut pas à renier ses origines urbaines. »

Le gangsta rap

Le gangsta rap est un sous-genre du hip-hop ayant émergé à la fin des années 1980 sur la côte ouest des États-Unis et qui a principalement été véhiculé par des artistes comme Dr. Dre, Tupac, Snoop Dogg, Too Short, Ice T ou le groupe N.W.A2.

Il connaît son apogée à Compton, dans le comté de Los Angeles, à travers le groupe N.W.A. Les premiers rappeurs gangsta sont issus de gangs et racontent leur vie dans la violence. C’est l’une des raisons pour lesquelles certains thèmes sont récurrents, notamment la drogue, la haine de la police, le proxénétisme et l’argent.

Les thèmes fondateurs et récurrents du gangsta rap sont l’argent et la réussite, essentiellement financière, les femmes, la drogue et son commerce, les meurtres et autres activités illégales, ce que désigne le terme « gangsta » issu de l’argot anglophone gangster.

Le genre s’est implanté dans la majeure partie des États-Unis et, en particulier, sur la côte est. Schoolly D, rappeur gangsta revendicatif originaire de Philadelphie, ou Kool G Rap, New-Yorkais « old timer » et librettiste respecté, tous deux présents depuis le début des années 1980, illustrent cette généralisation d’ouest en est.

(Source : encyclopédie en ligne Wikipédia)

Simon Coutu et Mahamed Lofti nous parlent de l'importance de la musique et de la place du rap en milieu carcéral

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Catégories : Arts et divertissements, Société
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