La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, confirme qu’elle a officiellement demandé mardi à l’ambassadeur chinois au Canada de transmettre à Pékin une demande de clémence dans le cas de Robert Schellenberg. Ce dernier qui fait face à la peine de mort pour avoir transporté illégalement 222 kilogrammes de méthamphétamines.
« La position du Canada à l’égard de la peine de mort est cohérente et de très longue date. « Comme les Canadiens le savent, la peine de mort n’existe pas au Canada. Nous croyons que c’est inhumain et inapproprié. Et partout où la peine de mort est envisagée à l’égard d’un Canadien, nous nous élevons contre elle », a-t-elle dit.
Rappelons que lorsque l’ex-premier ministre canadien Stephen Harper avait demandé la clémence de la Chine dans une lettre personnelle adressée au président chinois Xi Jinping demandant la clémence pour un autre Canadien en 2015, reconnu coupable de contrebande de drogue, il avait été exécuté dès le lendemain.
Lundi, un tribunal chinois a condamné Robert Schellenberg à mort dans ce qui semble être un nouveau chapitre dans l’escalade des tensions diplomatiques entre le Canada et la Chine depuis l’arrestation en décembre à Vancouver de Meng Wanzhou, directrice financière du géant technologique chinois Huawei, à la suite d’une demande d’extradition présentée par les États-Unis.
Peu après l’arrestation de Mme Meng, la Chine avait arrêté les Canadiens Michael Kovrig, un diplomate en congé qui travaille pour une ONG en Chine, et Michael Spavor, un consultant en affaires qui organise des voyages en Corée du Nord.
Escalade de la crise entre le Canada et la Chine
Lorsque les journalistes lui ont demandé si le premier ministre Justin Trudeau ne devrait pas communiquer directement avec le président chinois Xi Jinping, Chrystia Freeland a répondu qu’il y avait beaucoup de discussions entre les fonctionnaires des deux gouvernements à l’heure actuelle.
« J’ai moi-même parlé deux fois à l’ambassadeur de Chine, et il a de nombreux contacts ici. Nous sommes également en contact avec le gouvernement chinois en Chine à plusieurs niveaux, et il est très important de poursuivre ce dialogue », a-t-elle précisé.
Mme Freeland s’est dite fière qu’à la demande du premier ministre Trudeau, un groupe important et croissant de pays alliés se range aux côtés du Canada dans ce conflit, notamment l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, l’UE, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, l’Estonie, la Lituanie et la Lettonie.
La Chine dans tous ses états
Cet appel du Canada aux appuis internationaux a provoqué l’ire de Pékin, mardi, dans une attaque cinglante de l’ambassadeur chinois à Ottawa, qui y voit de « l’égoïsme occidental » et de « la suprématie blanche ».
Mardi toujours, lors de sa conférence de presse quotidienne, Hua Chunying a estimé que M. Trudeau devrait « respecter la primauté du droit et la souveraineté judiciaire de la Chine, corriger ses erreurs et mettre un terme à ses remarques irresponsables ».
Les organisations de défense des droits de la personne ont estimé que les réactions du ministère chinois des Affaires étrangères soulèvent de sérieuses questions sur une probable ingérence du politique dans le système judiciaire. Les médias chinois ont notamment commencé à faire connaître le cas du Canadien Robert Schellenberg, emprisonné depuis 2014, qu’après que le Canada eut arrêté Mme Meng en décembre dernier.
RCI avec CBC News et la contribution de Radio-Canada
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