Des élections partielles se déroulent dans trois circonscriptions fédérales au Canada : Burnaby-Sud en Colombie-Britannique, Outremont au Québec et York-Simcoe en Ontario.
Confiant malgré l’incertitude
« On a poussé les enjeux qui touchent Madame et Monsieur tout le monde […] Je suis confiant avec les enjeux qui sont soulevés », a affirmé M. Singh, qui croit en son avenir politique, alors que certains députés de son parti demandent sa démission, avant même le vote.
Malgré tout, le parti et toute sa machine électorale sont mobilisés sur le terrain pour porter le chef à la victoire.
Étant donné que l’ex-ministre libérale Jody Wilson-Raybould jouit d’une popularité importante dans l’Ouest en général, les analystes se posent des questions quant aux chances réelles du chef du NPD de remporter la victoire.
Même s’il est talonné par le candidat libéral Ricahrd T. Lee, un ancien élu populaire dans la région où il a vécu pendant 34 ans et servi comme député pendant 16 ans, M. Singh pourra espérer que les dommages de l’affaire SNC-Lavalin ternissent suffisamment l’image des libéraux pour glaner des voix.
Pour le moment, aucun sondage local ne permet de savoir à quel point cette affaire serait susceptible de jouer contre le Parti libéral et d’aider M. Singh.
Ce dernier peut-il aussi compter sur l’impact possible du dossier Trans Mountain sur les libéraux dans la région? Dans tous les cas, le chef Singh a prévu un discours victorieux.
En cas de défaite, Jagmeet Singh risquerait d’être remplacé à la tête du NPD. Son élection serait l’occasion de faire son entrée à la Chambre des communes pour la première fois.
L’ex-député néo-démocrate Kennedy Stewart, qui avait annoncé sa démission pour se porter candidat à la mairie de Vancouver qu’il dirige depuis l’automne dernier, avait été élu en 2015, avec seulement 547 voix de plus que le candidat libéral.
Rien n’est encore joué, mais en tenant compte des résultats de 2015, on serait porté à imaginer une victoire difficile pour M. Singh.
C’est dans Burnaby-Sud que le fondateur du NPD, Tommy Douglas, avait été élu pour la première fois sur la scène fédérale en 1962.
Les conservateurs aimeraient voir le NPD reprendre du poil de la bête dans cette circonscription où ils ont deux attentes principales :
- un taux de participation élevé,
- une mobilisation des électeurs en faveur du NPD pour nuire suffisamment aux libéraux.
L’élection partielle a lieu dans trois circonscriptions fédérales lundi. Photo : iStock
Outremont : le candidat du NPD réussira-t-il à s’imposer?
Outremont était la circonscription de l’ancien chef du NPD Thomas Mulcair, qui a démissionné en juin dernier. Il avait été élu dans cette forteresse libérale en 2017. Depuis la vague orange de 2011, le parti est en perte de vitesse et n’a pas pu trouver un candidat ayant une certaine notoriété, ce qui rend difficile sa victoire.
Le parti risque d’être desservi par la perception qu’ont les électeurs de l’affaire SNC-Lavalin. Cette affaire n’est pas perçue de la même manière à l’ouest qu’à l’est du pays. L’entreprise mise sur la défense des emplois, ce qui est bien perçu au Québec. Dans l’Ouest, elle est plutôt marquée négativement par les allégations de corruption et de fraude en Afrique. Il ne faut pas oublier les tentatives alléguées de pressions des libéraux sur l’ex-ministre de la Justice et procureure générale en vue d’un abandon du procès contre la multinationale québécoise, au profit de l’arrangement à l’amiable.
Le Parti conservateur et le nouveau Parti populaire du Canada de Maxime Bernier sont dans une circonscription traditionnellement libérale. Dans les sondages, les gens trouvent que M. Trudeau ne gère pas bien l’affaire SNC-Lavalin, mais est-ce suffisant pour changer la décision des électeurs au profit du NPD ou des autres partis?
Le NPD a beaucoup de pressions sur ses épaules, avec la 4e place au Québec, selon les sondages.
Les libéraux ont présenté la candidature d’une jeune avocate, Rachel Bendayan, qui a été boudée par les électeurs en 2015.
Si les conservateurs et les bloquistes n’ont rien à espérer, les premiers gardent espoir dans York-Simcoe, qui se positionne toujours comme un comté acquis d’office, après la démission en 2018 du conservateur Peter Van Loan.
Une raison de s’inquiéter cependant : une montée inattendue du PPC serait susceptible de nuire aux conservateurs aux prochaines élections générales dans huit mois.
RCI avec Radio-Canada et La Presse Canadienne
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