L'usage du téléphone en classe, un frein à l'apprentissage, selon le ministère ontarien de l'Éducation. Crédit: Istock

Bannir les téléphones cellulaires des salles de classe : suivre ou non l’exemple ontarien?

L’Ontario a pris la décision d’interdire l’utilisation des téléphones mobiles dans les salles de classe partout dans la province à la prochaine rentrée scolaire.

RCI avec La Presse canadienne, CBC, Radio-Canada et le Journal de Montréal

Inciter à plus de concentration en classe

La décision du ministère de l’Éducation de l’Ontario est motivée par une plus grande volonté de susciter l’intérêt des élèves pour les cours et l’apprentissage. Ces derniers ont montré une tendance générale à se laisser distraire par leur téléphone intelligent, ce qui compromet le renforcement de leurs capacités, notamment en écriture, en lecture et en mathématiques, déplore la ministre de l’Éducation Lisa Thompson.

Elle a fait part de la mesure en annonçant de nouvelles mises au point dans ce dossier bientôt.

« L’automne dernier, nous avons lancé la plus importante consultation sur l’éducation de l’histoire de l’Ontario. Au cours de cette consultation, nous avons appris que 97 % des répondants étaient en faveur d’une certaine forme d’interdiction des téléphones cellulaires », a relevé la ministre de l’Éducation de l’Ontario.

Les cellulaires ne seraient autorisés que s’ils sont absolument nécessaires, pour une utilisation dans les salles de classe à des fins éducatives, médicinales et de santé, a précisé Mme Thompson.

Des expériences auprès de plusieurs jeunes Canadiens révèlent que beaucoup d’élèves utilisent leurs téléphones en classe malgré l’interdiction. Crédit : iStock.

Bannir ou prescrire une utilisation responsable?

Plusieurs recherches corroborent l’idée selon laquelle l’usage du téléphone cellulaire dans les salles de classe par les élèves influence négativement leur apprentissage. Au Canada comme ailleurs dans le monde, les travaux des chercheurs ont abouti à cette même conclusion.

En 2015, des chercheurs de la London school of Economics and Political Science ont établi le lien entre les mauvaises notes des élèves et l’usage du téléphone mobile. Deux ans plus tard, une étude de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies en éducation de l’Université de Montréal, auprès de 4390 jeunes du secondaire, ont montré un certain côté « obscur  de l’omniprésence des téléphones intelligents dans les salles de classe ».
Cette étude souligne qu’en plus d’être distraits, les élèves commettent beaucoup de fautes de français dans les textos envoyés. D’un autre côté, l’interdiction ne semble pas avoir un caractère contraignant pour ceux qui continueraient à consulter discrètement leur téléphone en classe.
« Même si on dit, ah oui, je ne vais pas aller sur mon téléphone, tout de suite, quand tu vas recevoir une notification de quelqu’un qui te parle, tu vas être trop tenté. Tu vas finir sur ton téléphone à ne pas travailler », confie Juliet Downey, élève de 10e année, à l’école François-Buote de Charlottetown.Elle a ainsi admis que le cellulaire peut nuire à la concentration, à la suite de la décision d’une école de Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, de resserrer ses règles entourant l’utilisation du cellulaire en classe.

Le Conseil scolaire du District de Toronto, qui a pris cette même décision de proscrire l’usage du cellulaire en salle de classe, est revenu quatre ans plus tard sur cette interdiction, après le constat de l’inefficacité de cette démarche.

Certains chercheurs privilégient la « conscientisation » des élèves et leur éducation à une utilisation plus responsable de cet outil de plus en plus attrayant dans un monde connecté.

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