La Direction de la protection de la jeunesse de Montréal (DPJ) tire la sonnette d'alarme à la suite de la chute draconienne du nombre de familles d'accueil pour les 0-5 ans au cours des dernières années. (Photo: iStock)

Familles d’accueil : des besoins criants pour les 0-5 ans sur l’île de Montréal

Choisir de devenir famille d’accueil, c’est une décision qui ne se prend pas à la légère.

Cela dit, la grande majorité de ceux et celles qui ont plongé parle d’une expérience de profonde humanité. 

C’est une affaire de don : don de temps, d’espoir, d’attention, de tendresse, d’amour, de stabilité, de paix d’esprit et de l’âme… La liste pourrait s’étirer longtemps.

Famille d’accueil comme dans famille tout court

Comme tous les enfants, ceux-ci ont les mêmes besoins, les mêmes aspirations.

Pour la famille d’accueil, il devient un membre à part entière de la famille. Il lui faut être prête à accepter de collaborer avec ses parents naturels et, ultimement, de le voir retourner vers eux. 

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Pénurie annoncée de familles d’accueil

Déjà en 2013, la Direction de la protection de la jeunesse de Montréal (DPJ) rendait public son besoin criant de familles d’accueil. La DPJ soulignait alors qu’elle avait perdu les services de 120 familles d’accueil entre 2008 et 2013.

Nous sommes en 2019 et le portrait de la situation est toujours aussi sombre, surtout en ce qui a trait aux enfants de 0 à 5 ans.

Aujourd’hui, des plus de 900 familles – dans le langage de la DPJ, on dit « ressources » – répertoriées en 2011, il n’en reste que 300!

Pourquoi cette baisse?

« Parmi ces couples qui ont cessé d’être familles d’accueil, il y a des couples qui ont vécu des maladies, le décès d’un des membres du couple, des retraites, des séparations. Donc, à travers le temps, il y a vraiment eu une baisse significative de familles d’accueil. »

Nathalie Bibeau, directrice adjointe des programmes jeunesse du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, en entrevue à La Presse canadienne

Quels sont les besoins immédiats?

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Toujours pour les 0-5 ans, les besoins criants et immédiats sont évalués à 20 familles.

Faible objectif?

De fait, une vingtaine de familles quand on souligne le départ de 600 ressources semble n’être qu’une solution ponctuelle. Cela dit, pour la DPJ, ce n’est pas le cas et c’est même ambitieux.

« Par année, on réussit de façon globale à recruter 10, 12 nouvelles familles. Mais nous, on en aurait vraiment besoin d’une vingtaine que pour recevoir des enfants 0-5 ans. Pour des plus grands, qui vont déjà  à l’école, c’est déjà moins demandant ».

Nathalie Bibeau, directrice adjointe des programmes jeunesse du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

Rappel, c’est un véritable engagement

Un enfant placé en foyer d’accueil arrive avec son bagage d’expériences, de traumatismes, de mauvais traitements et de violence. Ils ont donc des besoins autres, parfois des suivis médicaux plus fréquents et du temps pour recréer des liens.

Devenir famille d’accueil ne se mesure pas à l’aune de l’état civil – marié ou union de fait – ni même de la religion, pratiquée ou non, ou même de l’orientation sexuelle.

« On cherche des gens qui ont de l’ouverture, de la souplesse, de la patience, de la constance. Ça prend des gens solides. Il faut une bonne capacité d’adaptation aux différentes situations. Il faut être prêt à collaborer avec des intervenants, parce que ces enfants-là sont aussi suivis par des personnes autorisées par la directrice de la protection de la jeunesse. »

Nathalie Bibeau, directrice adjointe des programmes jeunesse du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

Rien que pour Montréal, il y a quelque 1100 enfants de 0 à 18 ans en famille d’accueil.

Sachez aussi que le processus de sélection pour devenir famille d’accueil est très rigoureux.

PC, DPJ, FFARIQ, YouTube, Facebook

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