Le budget fédéral n'est pas particulièrement favorable à l'expansion des activités des PME nationales, déplore la FCEI. Photo Credit : ICI CÔTE-NORD

Les PME laissées pour compte du 4e budget fédéral? Oui, répond la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante

À quelques mois des prochaines élections fédérales, le budget pour l’année 2019-2020, rendu public par le gouvernement libéral, est perçu davantage par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) comme un programme conçu à des fins électoralistes, qui a laissé sur le carreau les petites et moyennes entreprises du pays.

De maigres compensations

Dans une entrevue avec Alice Chantal Tchandem, la vice-présidente de la FCEI se réjouit des quelques mesures attrayantes pour les PME dans ce budget. Il s’agit notamment de :

  • la modernisation de la réglementation dans des secteurs aussi stratégiques que le transport et l’alimentation,
  • un allègement fiscal pour les entreprises des secteurs agricoles et des pêcheries,
  • l’ouverture de consultations pour modifier les normes fiscales au sujet du transfert des entreprises familiales,
  • des améliorations au processus et au fonctionnement des recours en ce qui a trait à l’assurance emploi.

Martine Hébert,vice-présidente principale et porte-parole nationale à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante et auteure du livre Les secrets du lobbying.

Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI Crédit : Radio-Canada

Martine Hébert soutient qu’il s’agit de mesures qui répondent certes aux attentes des PME, mais qui ne sont pas suffisantes pour favoriser l’expansion de leurs activités au niveau souhaité.

Écoutez

Devrait-on craindre pour la compétitivité des PME canadiennes au lendemain du budget fédéral? Photo : istockphoto

« C’est plus un budget pour la classe moyenne des contribuables qu’un budget pour la classe moyenne des entreprises »

Avec cette affirmation, Mme Hébert dénonce l’absence de propositions « structurées et globales » susceptibles d’améliorer la compétitivité des PME du pays.

« C’est surtout une série de mesurettes ou de petites mesures destinées à certains secteurs d’activités », soutient-elle.

Il y a eu certes beaucoup d’annonces importantes concernant les incitatifs fiscaux en faveur des petites entreprises, l’automne passé, du ministre des Finances, mais son quatrième budget les a quelque peu laissées sur le carreau, surtout en matière fiscale. Cette situation les empêcherait de rattraper leur retard sur les PME américaines, qui ont profité de la réforme fiscale du président Trump.

Les mesures compensatoires annoncées dans le budget pour alléger le fardeau des PME, qui feront face à des défis financiers au cours des prochaines années, sont également jugées insuffisantes.

Les hausses des cotisations au régime de pension du Canada pendant sept ans, la nouvelle taxe sur le carbone et la hausse des impôts dans les entreprises familiales constitueront autant de défis qui vont alourdir les charges financières des entreprises.

Même la nouvelle allocation canadienne pour la formation, qui est censée permettre le renforcement des compétences du personnel des entreprises partout au pays, est accueillie avec une extrême prudence par la vice-présidente de la FCEI.

Mme Hébert redoute notamment que les formations, qui seront financées par l’entremise du fonds de l’assurance emploi, ne soient pas tout simplement en harmonie avec les besoins liés à l’emploi. Dans le contexte actuel de pénurie de la main-d’œuvre, la formation devrait être nettement ciblée pour une meilleure adéquation avec les besoins des entreprises.

En fin de compte, la spirale de la dette dans laquelle les libéraux semblent engager le contribuable canadien n’est pas de nature à rassurer la FCEI, qui craint que les entreprises et les citoyens aient à subir les contrecoups de la tendance dépensière actuelle, sans perspectives réelles d’un retour à l’équilibre budgétaire.

« Les déficits d’aujourd’hui sont les impôts ou les taxes de demain. Lorsqu’on s’endette, tôt ou tard, il faut repayer. Plusieurs analystes s’entendent pour dire qu’on va avoir une croissance économique, mais qu’elle va être modeste. Lorsqu’il y a un ralentissement de la croissance économique, il faut avoir la marge de manœuvre nécessaire pour pouvoir continuer d’investir dans l’économie, pour pouvoir continuer de la stimuler. Mais, force est de constater qu’à force d’accumuler les déficits, le gouvernement ne se laisse pas de marge pour intervenir, si jamais on devait faire face à un ralentissement, ou éventuellement à une récession », observe Martine Hébert.

La facture de l’ensemble des mesures annoncées par le fédéral sera refilée aux contribuables qui devront payer avec leurs taxes et leurs impôts, déplore la vice-présidente de la FCEI. De plus, elle souligne la nécessité de stimuler la croissance économique avec des incitatifs fiscaux aux entreprises qui favoriseront la création d’emplois et de richesses.

Lire aussi :

Catégories : Économie, Politique
Mots-clés : , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.