Image satellite des Grands Lacs. Photo : NASA/Goddard Space Flight Center

Le réchauffement rapide des Grands Lacs annonce plus d’inondations, d’algues bleues toxiques et de tempêtes extrêmes

La région des Grands Lacs que partagent le Canada et les États-Unis se réchauffe plus rapidement que le reste du territoire américain, selon un tout nouveau rapport commandé par l’Environmental Law & Policy Center de Chicago.

On s’attend à ce que le réchauffement se poursuive au cours du siècle, une tendance qui devrait entraîner des tempêtes plus violentes tout en dégradant la qualité de l’eau. Cela aggravera l’érosion et posera des défis plus difficiles pour l’agriculture, selon les scientifiques.

Au fur et à mesure que l’air se réchauffe au-dessus des Grands Lacs, il retiendra plus d’humidité, ce qui se traduira probablement par des tempêtes de neige plus fortes en hiver et des pluies printanières plus abondantes.

Il pourrait également y avoir davantage d’inondations dans les zones vulnérables. Des tempêtes plus violentes augmenteront également le risque d’érosion des plages, des dunes et des rivages, selon le rapport.

L’agriculture serait particulièrement touchée. Les pluies abondantes retarderaient les semis au printemps et les périodes de sécheresse nécessiteraient davantage d’irrigation en été. Le rapport prévoit que les rendements des cultures de maïs et de soja diminueront de 10 à 30 % d’ici la fin du siècle.

Dix-huit scientifiques ont produit le rapport, la plupart provenant d’universités du Midwest et de la National Oceanic and Atmospheric Administration.

LE SAVIEZ-VOUS? Un réchauffement amorcé depuis longtemps!
Dans le rapport, on indique que la température annuelle moyenne de l’air dans la région a augmenté de 0,89 degré entre 1901 et 1960 et entre 1985 et 2016, comparativement à 0,67 degré dans le reste des États-Unis.

Si la tendance se maintient…

Don Wuebbles

« Au cours des deux derniers siècles, les Grands Lacs ont été considérablement touchés par l’activité humaine, et les changements climatiques ajoutent maintenant d’autres défis et une autre couche de stress. Ce rapport brosse un tableau sombre des changements que le changement climatique réserve au lac », déclare Don Weubbles, spécialiste de l’atmosphère à l’Université de l’Illinois et ancien directeur adjoint du Bureau de la politique scientifique et technologique sous le gouvernement Obama.

Les précipitations futures seront probablement moins régulières et diminueront de 5 à 15 % en été d’ici 2100.

Les vagues de chaleur devraient devenir plus fréquentes et présenter des risques pour les personnes âgées et les enfants asthmatiques. D’ici la fin du siècle, la région devrait avoir jusqu’à 40 jours supplémentaires avec des températures supérieures à 32,2 degrés.

Bien que les chutes de neige hivernales devraient diminuer dans la plupart des endroits, les régions habituées aux grains d’effet de lac peuvent s’attendre à ce qu’elles déversent encore plus de neige, particulièrement le long de la ceinture de neige du lac Ontario à New York.

Photo du satellite Landsat 8 montrant des amas d’algues vertes sur le lac Érié.

Problème de niveau ou de qualité de l’eau

La qualité de l’eau potable sera dégradée par un plus grand nombre de rejets d’eaux usées non traitées pendant les fortes tempêtes et par le ruissellement des éléments nutritifs qui alimentent les proliférations d’algues nuisibles, dont certaines sont toxiques.

Des températures plus chaudes produiront moins de couverture de glace, ce qui stimulera l’évaporation et fera baisser les niveaux.

Howard Learning. Environmental Law & Policy Center

Cependant, ils pourraient augmenter au cours des années où les précipitations sont particulièrement abondantes en raison de la migration vers le sud de l’air polaire glacial.

Bien que l’administration Trump ait renversé les politiques fédérales visant à prévenir les changements climatiques, Howard Learning, président de l’Environmental Law & Policy Center, déclare qu’il existe des mesures que les États et les gouvernements locaux peuvent prendre.

« Nous ne pouvons pas attendre que l’administration Trump accepte des données scientifiques solides. Nous devons intervenir et agir », indique M. Learner.

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Ils sont cinq, Ontario, Érié, Huron, Michigan et Supérieur auxquels il faut ajouter la baie Georgienne. Ce sont les Grands Lacs. Crédit photo : James Leynse/Corbis via Getty Image

RCI avec The Associated Press et la contribution de Radio-Canada

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