Omar Khadr à son arrivée au tribunal d'Edmonton le 25 mars 2019. Crédit: (Terry Reith/CBC)

L’ancien enfant-soldat, Omar Khadr, libre : une juge albertaine a mis un terme à sa peine au motif qu’elle a expiré

Arrêté et détenu à Guantanamo Bay, à Cuba, en 2002, Omar Khadr avait été condamné à huit ans de prison et en a purgé cinq. La Cour d’appel de l’Alberta a jugé que sa peine était arrivée à expiration et a ordonné sa remise en liberté.

Un soulagement pour Omar Khadr et sa famille

En 2010, alors qu’il est détenu à Guantanomo, Omar Khadr avait plaidé coupable aux accusations de meurtre d’un soldat américain, en plus des quatre autres accusations qui pesaient sur lui. En retour, il avait obtenu d’être transféré au Canada où il est né en 1986, pour purger le reste de sa peine d’emprisonnement de 8 ans sur les 40 ans initialement prévus.

M. Khadr avait dénoncé le fait d’avoir témoigné sous pression, devant une commission militaire américaine, pour obtenir d’être ainsi transféré au Canada et interné à la prison de sécurité maximale de Milhaven, en Ontario, en 2012, avant d’être transféré dans un établissement carcéral à Edmonton, en 2013, puis en 2014 dans une autre prison à sécurité moyenne, à Bowden.

En 2015, alors qu’il avait passé 5 ans en prison, il avait demandé une remise en liberté sous caution, en attendant que sa cause soit entendue dans le cadre de cette affaire qui s’était déroulée en 2002 en Afghanistan, alors qu’il était âgé de 15 ans.

Près de quatre ans après cette demande, la juge en chef, Mary Moreau, de la Cour du Banc de la Reine d’Edmonton, observe qu’étant donné que l’ex-enfant-soldat avait déjà eu à purger une partie de sa peine, soit 5 ans de prison, le temps d’attente de près de 4 ans en liberté conditionnelle peut être considéré comme faisant partie intégrante de la durée totale de sa peine.

Omar Khadr (à droite) en compagnie de son avocat Dennis Edney.

Omar Khadr (à droite) avec un de ses avocats, Dennis Edney. Archives. © Jason franson/Canadian Press

Un homme totalement libre de ses mouvements

Cette décision a été accueillie avec beaucoup de soulagement par M. Khadr et sa famille. C’est un moment de liberté à savourer pour le concerné, qui peut désormais communiquer librement avec sa soeur et voyager hors du Canada, sans avoir à subir de restriction.

Son passeport lui sera d’ailleurs remis et il pourra effectuer son premier pèlerinage à la Mecque.

Pour son avocat, Nate Whiteling, c’est un chapitre de l’affaire qui se ferme, bien qu’il reste toujours à convaincre la partie américaine de l’innocence de l’enfant-soldat qu’était Omar Khadr au moment où il a lancé, à la demande de son père, une grenade, causant la mort du sergent américain, Christopher Speer.

À titre de rappel, la décision du Canada d’indemniser Omar Khadr, à hauteur de 10 M$, pour n’avoir pas défendu ses droits, en tant qu’enfant soldat confronté à la détention, à la torture et autres traitements inhumains, dans une prison américaine de haute sécurité,  avait suscité une onde de critiques à l’échelle du pays.

RCI avec CBC  et Radio-Canada

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