Les Franco-Ontariens protestent à Ottawa contre les coupes dans les services en français imposées par le gouvernement provincial de Doug Ford, le samedi 1er décembre 2018. (Crédit photo : La Presse canadienne/Patrick Doyle)

2019, l’année de tous les défis pour les Franco-Ontariens

Manifestations, mobilisations… Ces derniers mois, les francophones de l’Ontario ont fait entendre leur voix pour faire respecter leurs droits linguistiques. Depuis l’arrivée au pouvoir de Doug Ford dans la province la plus peuplée du Canada, des mesures politiques et budgétaires sont venues fragiliser les acquis linguistiques. À quoi les Franco-Ontariens doivent-ils s’attendre pour l’année 2019? Nous avons joint Carol Jolin, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO).

Les récentes décisions du gouvernement conservateur de Doug Ford n’ont pas plu aux communautés franco-ontariennes de la province. On parle ici des compressions dans les services en français et de l’arrêt du projet de l’Université de l’Ontario français.

« On se souviendra que, dans sa mise à jour économique, le gouvernement a changé les règles, explique en entrevue téléphonique Carol Jolin. Ce sont des attaques directes à nos droits linguistiques et à nos institutions. »

En réaction, les Franco-Ontariens ont organisé des manifestations monstres rassemblant en décembre dernier des milliers de personnes. « Les gens se sont réunis devant les bureaux des députés conservateurs, raconte le président. Quelque 18 000 personnes se sont inscrites sur le site Internet de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario pour rejoindre la résistance. Nous poursuivons encore aujourd’hui notre mobilisation. »

« La semaine dernière, nous avons débuté une tournée provinciale avec un crieur public pour à la fois sensibiliser la population et mettre la pression sur le gouvernement, poursuit-il. On a mis sur pied un véritable mouvement de résistance. »

Écoutez l’entrevue avec Carol Jolin (7 minutes et 31 secondes) :

Entrevue avec Carol Jolin, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario.

Le dossier des droits linguistiques a touché les francophones partout au pays, se félicite le président. Ce qui s’est passé en Ontario concerne aussi tous les francophones du Canada, croit-il. « Il y a eu un gros phénomène de solidarité partout au pays, et particulièrement au Québec, où la situation des Franco-Ontariens a pris beaucoup de place. »

« Les Québécois ont pu constater qu’il y avait chez nous une présence forte des francophones, ajoute-t-il. Il y a d’ailleurs en ce moment des discussions sur l’organisation d’un sommet de la francophonie canadienne. Ce serait une belle occasion de se serrer les coudes ensemble afin de contrer les attaques à nos droits linguistiques. Il faut être prêts à réagir. »

En attendant, M. Jolin sait qu’il y a encore beaucoup de travail à faire. « On veut que les politiciens reviennent sur leurs décisions, dit-il. On exige le retour de nos institutions et l’on veut que le projet de l’Université de l’Ontario français voie le jour. On surveille également la réforme des soins de santé qui est en train de s’opérer. On sait que le gouvernement a déjà aboli des réseaux locaux d’intégration des services de santé. On veut s’assurer que les services en français dans le milieu de la santé perdurent. »

Effectif et proportion de la population ayant déclaré le français selon la caractéristique linguistique au Nouveau-Brunswick et en Ontario (2006 et 2011).

À lire aussi :

14 000 Franco-Ontariens manifestent pour leurs droits

La députée franco-ontarienne Amanda Simard quitte le gouvernement conservateur

Diminution des services en français : la Fédération québécoise des municipalités solidaire des Franco-Ontariens

Crise linguistique, Doug Ford recule en partie et fait des concessions aux Franco-Ontariens. Est-ce suffisant ? Entrevue avec Carol Jolin, président de l'Association de la francophonie de l'Ontario
Catégories : Politique, Société
Mots-clés : , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.