Totalement rémis de ses blessures, après l’agression au couteau, en pleine messe la semaine dernière, le père Claude Grou a renoué avec la célébration de la traditionnelle messe de 8 h 30, à l’oratoire Saint-Joseph, sur le mont Royal, à Montréal.
Un message d’apaisement et de réconciliation
La messe de 8 h 30, ce 29 mars, a été l’occasion pour les nombreux fidèles présents à l’oratoire, ou suivant la messe par Internet, de revoir le père Grou, après les moments de frayeur de la semaine dernière.
Le recteur de l’oratoire Saint-Joseph est apparu en forme, calme et serein. Il a prêché la réconciliation, malgré l’adversité.
« Je n’ai pas de rancœur […] Je suis ouvert à poursuivre dans un espoir de réconciliation […] Pour moi, aucune porte n’est fermée. »
Le père Grou est revenu sur l’attaque dont il a été victime, relatant dans le menu détail la manière dont l’agresseur s’en est pris à sa personne.
« Quand le monsieur a avancé, j’ai cru qu’il allait s’incliner devant la vierge Marie—Quand il est arrivé tout près de l’hôtel, il a sorti un couteau—je me suis dit, si je reste sur place, il va m’agresser. Si je m’enfouis, il va m’attaquer dans le dos—par réflexe, le plus simple était de faire face à cette personne. Quand il m’a frappé, j’ai senti un coup, je ne savais pas que j’étais blessé. »
Lorsque l’agresseur avait été maîtrisé par les agents de sécurité présents sur les lieux, le père Grou avait cru pouvoir continuer la célébration de la messe.
« Les gens ont senti que j’étais un peu figé, ils m’ont aidé », a souligné l’homme de 77 ans, qui a tenu à dire sa gratitude à tous ceux qui se sont mobilisés pour lui venir en aide.
Forte présence policière à l’oratoire Saint-Joseph, le 22 mars, jour où le père Grou a été agressé au couteau. (Conrad Fournier/Radio-Canada)
Un modèle de courage et de résilience
L’homme, qui a reçu deux coups de couteau au haut du corps, de la part d’un agresseur de 26 ans, alors qu’il était en pleine célébration le 22 mars, est revenu énergiquement sur le lieu de son agression, la veille de la célébration de ce vendredi.
L’abbé Grou a continué son œuvre ce matin, présentant aux yeux de plusieurs, un exemple de persévérance, de résilience, et surtout de courage.
« Hier, je me suis promené sur le site pour me familiariser à nouveau avec cet endroit. Le fait d’être accompagné de plusieurs de mes collègues m’a fait avoir un sentiment de sécurité […] Mes jambes ont cessé de trembler […] Je remercie les fidèles de m’avoir si bien entouré. »
Après un tel événement, le prêtre relève que ce qu’il faut retenir c’est « la force, l’entraide et la solidarité qui doivent exister entre les personnes. »
« Nous devons être soudés entre nous », a conclu Claude Grou.
L’auteur présumé de l’attaque, Vlad Cristian Eremia, qui avait été arrêté quelques minutes après l’agression, avait eu à comparaitre devant un juge au palais de justice de Montréal.
Deux chefs d’accusation sont retenus contre lui :
- tentative de meurtre
- voies de fait graves
Il fera l’objet d’une évaluation psychologique pour déterminer s’il est apte à répondre de ses actes.
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