Les commerçants, les citoyens et les services policiers se préparaient vendredi matin à une paralysie probable du centre-ville de Montréal, car des représentants des chauffeurs de taxi y promettaient la présence de « milliers de taxis » plus tard en journée.
Ces chauffeurs et leurs véhicules se regrouperont d’abord en quatre endroits en périphérie de la grande ville et devraient par la suite converger vers l’édifice logeant les bureaux du ministre québécois des Transports, François Bonnardel, sur le boulevard René-Lévesque, du nom d’un ancien premier ministre du Québec dans les années 70-80.
Rendus sur place, ils stationneront leur véhicule pour exprimer leur colère envers la déréglementation de l’industrie projetée par le ministre des Transports

L’arrivée d’Uber et d’autres plateformes technologiques sur le marché du taxi a fragilisé l’activité des 8800 détenteurs traditionnels de permis de taxi au Québec. Crédit : Radio-Canada
Une facture d’Uber qui coûte cher?
Ces chauffeurs qui proviennent de Montréal, mais aussi d’autres régions du Québec, protestent contre une réforme du nouveau gouvernement de François Legault qui prévoit notamment abolir le contingentement, ce qui ferait chuter la valeur des permis de taxi.
Le gouvernement québécois leur offre 250 millions en dédommagement, pour une deuxième année de suite, mais ceux-ci trouvent la somme globale de 500 millions insuffisante, puisque l’ensemble des permis, avant l’établissement de l’entreprise Uber, avait une valeur totalisant 1,3 milliard.

Abdallah Homsy – (Radio-Canada)
« Il faut qu’on s’exprime. Et le gouvernement ne veut pas écouter, alors les moyens… On veut dire aux gens qu’on est en colère contre le gouvernement qui ne veut pas écouter l’industrie du taxi. Il ne veut pas écouter les familles. Il y a un désespoir… On demande aux gens de s’exprimer en manifestant de façon pacifique et civilisée », a dit jeudi Abdallah Homsy, l’un des porte-parole des chauffeurs.
Lundi dernier, des représentants des chauffeurs avaient rencontré des fonctionnaires du ministère des Transports pour leur demander notamment de faire une étude sur les répercussions de la déréglementation de l’industrie, y compris les coûts sociaux.

Des chauffeurs ont payé leur permis 200 000 $. Photo : Radio-Canada / Vincent Resseguier
Le ministre des Transports compatissant

François Bonnardel
« Je les comprends. Quand il y a des changements, il y a des bouleversements », dit le ministre Bonnardel.
Il estime toutefois avoir « trouvé un bel équilibre entre la pérennité du taxi traditionnel et les nouvelles technologies ».
Il a soutenu avoir, dans sa réforme, accordé « beaucoup de points qu’eux (les chauffeurs) souhaitaient voir dans cette loi ».
Il a encore une fois invité les chauffeurs à participer aux consultations sur le projet de loi afin de le bonifier.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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