Tablette, téléphone, console, stimulateur masseur : des gadgets électroniques à obésité ajoutée (Photo: iStock)

Tablette, téléphone, console, stimulateur-masseur : des gadgets électroniques à obésité ajoutée

Tout nouvel appareil portable 4K de liposuccion des cavitations (formation de cavités gazeuses dans un liquide soumis à des ondes ultrasonores) par ultra-sons – de 24,68$ à 537,80$ l’unité.

Appareil de définition des contours du corps et de raffermissement des tissus par un procédé au laser : de 466,81$ à 515,96$ l’unité.

Stimulateur-masseur, perte de poids minceur : de 22,34$ à 27,34$ l’unité.

Corps électronique de perte de poids de pilules de stimulateur de muscle portatif amincissant la machine d’électrostimulation de salon de stimulateur de masseur : de 167,52$ à 197,61$ l’unité.

Et l’on pourrait poursuivre ainsi ad nauseam.

L’industrie de la perte de poids connaît des jours fastes depuis plusieurs années avec les divers régimes proposés, du contrôle des calories à l’usage des thés amaigrissants « provenant directement de Chine » ou encore des protéines en barre ou en poudre de régimes de jeune contrôlé jusqu’à la cigarette électronique qui « ferait maigrir. »

Dans tous les cas, il faut s’y investir, y mettre du sien, travailler et parfois endurer la faim.

Cela dit, les extraits de publicités du début de ce texte ont en commun, outre le fait que ce sont des gadgets électroniques, de proposer la possibilité de perdre du poids sans souffrance, sans travail, tout simplement en ne faisant rien.

Rien d’autre que quelques ponctions sur sa carte de crédit.

(Photo: iStock)

Tablettes électroniques, ordinateurs portables, téléphones intelligents, consoles de jeux vidéo, des vecteurs de prise de poids

Vient de paraître dans le journal médical américain Brain Imaging and Behavior une mise en garde de chercheurs de l’Université Rice. Ils affirment que les gadgets électroniques dans notre environnement, non seulement ceux qui font miroiter une perte de poids, sont des vecteurs majeurs d’accroissement des risques d’obésité des utilisateurs.

Les chercheurs disent que ces « accessoires », lorsque devenus insidieusement des maîtres, viennent régulièrement avec leur lot de malbouffe et d’aliments malsains. L’abuseur abusé perd le contrôle de lui-même et celui de son poids.

Il n’y a ici qu’un pas à franchir pour faire le lien entre cet univers électronique et l’obésité, lien que les chercheurs de l’équipe du professeur Richard Lopez de Rice établissent dans leur article.

« Cette exposition accrue aux appareils électroniques constitue l’un des changements les plus importants apportés à notre environnement au cours des dernières décennies, ce qui correspond à une période pendant laquelle les taux d’obésité ont augmenté en plusieurs endroits. »

Prof Richard Lopez (Trad. via communiqué)

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, un adulte sur trois affiche un surplus de poids significatif ou est carrément obèse. (Photo : iStock)

Concordance des résultats – Université Laval

Le Dr Angelo Tremblay, expert en obésité à l’Université Laval de Québec, confirme l’étude des chercheurs américains.

« Chez des étudiantes de l’Université Laval à qui nous avons demandé de lire un article et d’en écrire un résumé à l’aide d’un ordinateur, nous avons observé une augmentation substantielle de l’apport calorique lors d’un repas-buffet qui suivait l’effort cognitif multitâche. Chez des jeunes testés lors d’une session de jeu vidéo, l’apport calorique subséquent s’est avéré bien supérieur à la petite augmentation de la dépense d’énergie. »

Dr Angelo Tremblay, Université Laval

Et qu’en est-il des accessoires électroniques de la perte de poids du début de l’article?

Disons qu’ils s’inscrivent directement dans notre monde hyperbranché, où rapidité, efficacité et, disons-le, facilité créent un cercle vicieux où sédentarité, aliments riches en gras et en sucre et prise de poids font la part belle à tous ces fournisseurs de rêve.

PC, Brain Imaging and Behavior, U.Laval, OMS, RCI

Plus :

Les chiffres de l’obésité les statistiques du Canada (Université Laval)

L’obésité n’est pas une maladie. Maigrir, c’est vivre le moment présent (RCI)

L’obésité juvénile, un fléau devenu mondial (RCI)

Media multitasking is associated with higher risk for obesity and increased responsiveness to rewarding food stimuli (Richard Lopez – Brain Imaging and Behavior)

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