«Billydéki n’était pour plusieurs qu’un bâtard. Il fallait qu’il parte. Je lui ai promis qu’il n’aurait jamais faim, qu’il serait en sécurité, qu’il reviendrait tous les étés et qu’un jour, il serait le grand Billydéki. »
Sonia Perron explore dans ce premier roman, né tout de même de plusieurs années de recherches et de reportages télé, l’univers glauque et profondément malsain des pensionnats autochtones au Canada.
Un jour, elle rencontre un homme dans une communauté autochtone où elle est en repérage, afin de réaliser un reportage.
Robert est son « fixer » comme on dit dans le métier. Celui qui parle la langue, qui connaît les codes, qui crée des liens et ainsi de suite.
Au dernier jour, il lui remet une lettre avec pour consigne d’attendre avant de la lire. Sonia a attendu… le temps de se rendre « de l’autre côté du pont ». C’est à ce moment, il y a de cela quelques années tout de même que la graine était plantée, que l’histoire pouvait commencer à germer.

(Ed. Fides)
« J’avais décidé de la date de son anniversaire. Le 11 janvier. La journée où il est entré dans ma vie. C’était plus simple comme ça. »
Nous sommes en 1945, quelque part dans le nord de l’Ontario, dans un pensionnat autochtone qui avait pour raison d’être, au-delà de l’éducation de ces enfants, de leur faire perdre leur culture, de les rendre « comme les autres ». Interdiction de parler sa langue sous peine de sanctions, privations, faim, et … abus.
Il a fallu plus de 25 ans à un de ces enseignants, membre d’une communauté religieuse, pour lever le voile sur certains événements terribles qui s’y sont produits.
25 ans de fuite de soi après avoir défroqué, d’abus d’alcool et de culpabilité déchirante.

(Photo : Paul-André Desmeules)
Que sont devenus Le Petit et son grand ami Billydéki, dont le père était un missionnaire blanc protestant et sa mère une Autochtone. Un bâtard, pour les uns et pour les autres.
C’est un jeune enquêteur qui, avec une complice de chaque instant, part à la découverte de Billydéki, de la vérité et de celui par qui le mal arrive.
Billydéki, premier roman de Sonia Perron, nous plonge au cœur même de ce passé qui ne doit plus être oblitéré.
ÉcoutezPlus :
Les dossiers de Radio Canada International sur les pensionnats autochtones
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