Dans le cadre de leur étude, les chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) ont analysé la situation de plus de 7000 mères. Ils ont ensuite comparé les données provenant du Québec de 1990 à 2012, concernant les naissances simples choisies de manière aléatoire au sein d’une population mère ayant été atteinte de diabète gestationnel et d’autres n’ayant pas eu cette maladie durant leur grossesse. Cette comparaison a permis de constater que l’incidence du nombre de nouveau cas de diabète par tranche de 10 000 personnes par année, était de 4,5 enfants nés d’une mère ayant eu le diabète gestationnel, et de 2, 4 chez les autres.
Des chercheurs rassurants en raison de la rareté du diabète de type 1
C’est ce résultat qui a permis à l’équipe de chercheurs de conclure que le risque est plus élevé chez les enfants dont la mère a développé un diabète gestationnel de développer à leur tour le diabète de type 1.

Dr. Kaberi Dasgupta. © Owen Egan
La chercheure principale de cette étude, Dre Kaberi Dasgupta, qui est directrice du Centre de recherche évaluative en santé (CRES) à l’IR-CUSM et professeure agrégée à la faculté de médecine de l’Université McGill, se veut malgré tout rassurante. Elle soutient que le diabète de type 1 chez l’enfant est assez rare, car seul un petit nombre d’enfants développeront ce diabète avant l’âge de 22 ans, même si leur mère a été atteinte de diabète gestationnel.
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Des chercheurs canadiens démontrent, au terme d’une étude, qu’un enfant ou un adolescent dont la mère a eu un diabète gestationnel est deux fois plus susceptible de développer le diabète de type 1 avant l’âge de 22 ans. Crédit: Istock
Les facteurs de risque et les signes avant-coureurs
Le diabète gestationnel fait penser au diabète de type 2 qui est surtout lié au manque d’activités physiques et de diète santé, affirme Dre Kaberi.
Le diabète de type 1 représente plus de 90 % de tous les diabètes diagnostiqués chez les jeunes.
Voici quelques signes précurseurs de ce type de diabète :
- Fatigue inexpliquée
- Envies fréquentes d’uriner, surtout durant la nuit
- Vision floue
Les parents doivent redoubler de vigilance pour être en mesure de déceler ces symptômes chez leurs adolescents, car ces signes peuvent être masqués par leur trop-plein d’énergie habituel.
Il convient de consulter le médecin pour discuter des symptômes constatés, surtout si la mère a eu à développer un diabète gestationnel.
Importance du dépistage précoce
25 % des enfants qui présentent le diabète de type 1 se présentent aux urgences avec une grosse déshydratation, des taux de glucose très élevés, etc., ce qui exige une hospitalisation aux soins intensifs, relève l’auteure principale de l’étude financée par Diabète Canada, qui a été publiée dans la revue CMAJ (Canadian Medical Association Journal).
Il est important de consulter dès l’apparition des premiers symptômes, pour se mettre à l’abri de cette situation de crise et éviter à l’enfant d’avoir à subir le choc d’un traitement à vie.
« C’est de l’insuline en plusieurs doses durant la journée, pour contrôler son taux de sucre, avec des risques de développer de l’hypoglycémie (taux de sucre anormalement bas avec un risque de perdre connaissance) ou de l’hyperglycémie (taux de sucre anormalement élevé avec un risque de maladies vasculaires à un âge plus avancé, de troubles des reins et de la vision). C’est donc une maladie complexe à gérer », a mis en garde Mme Kaberi.
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