La journée mondiale du livre et du droit d'auteur est l'occasion d'encourager la lecture et de promouvoir la protection de la propriété intellectuelle (photo: REUTERS/Jason Lee, CANADA )

« Une vie sans art, vraiment? », le cri du cœur des créateurs

Ce mardi 23 avril, c’est la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. L’occasion est donc tout indiquée pour des créateurs canadiens de lancer la campagne Une vie sans art, vraiment? afin de « sensibiliser le grand public et les décideurs au Canada à l’importance des droits d’auteur ».

En tout, ce sont 16 organisations représentant plus de 200 000 artistes et créateurs qui ont uni leurs voix dans cette campagne qui a lieu au moment où la loi canadienne sur le droit d’auteur est en train d’être révisée.

Laurent Dubois

Selon les créateurs, la dernière révision qui remonte à 2012, loin de les aider, n’a fait que les pénaliser davantage, comme l’explique Laurent Dubois, directeur général de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) et l’un des porte-parole de la mobilisation.

Écoutez

Essentiellement, les créateurs notent que la loi canadienne, qui est révisée aux cinq ans, est continuellement truffée d’exceptions, c’est-à-dire de situations dans lesquelles il n’est pas nécessaire de payer de droits d’auteur.

Avant 1988, la loi comptait une dizaine d’exceptions. Elle en a presque huit fois plus aujourd’hui (85), soit 40 % de son contenu.

La demande des initiateurs de la campagne est donc claire : renforcer la loi « afin d’assurer un juste équilibre entre l’accessibilité des créations et la protection des artistes ».

Dans les faits, les créateurs veulent que la loi révisée :
  • oblige les fournisseurs d’accès Internet à contribuer davantage à la rémunération des créateurs;
  • prévoie des sanctions dissuasives en cas d’utilisations abusives;
  • réduise le nombre d’exceptions prévues par la loi et de mieux les définir;
  • définisse mieux les notions d’éducation et d’utilisation équitable dans la loi;
  • adapte les dispositions législatives aux réalités technologiques du marché en incluant, notamment, les enregistreurs audionumériques, les tablettes électroniques et les téléphones intelligents dans le régime de copie privée;
  • applique les mêmes réglementations pour les services en ligne étrangers que pour les services canadiens, notamment en en ce qui concerne la fiscalité et la contribution au financement du milieu culturel.

Pour leur campagne, les artistes ont créé trois capsules vidéo sur le thème de la « vie sans art ». On y retrouve quelques créateurs connus comme la dramaturge, romancière et traductrice québécoise Fanny Britt, le musicien David Bussières, l’auteure-compositrice-interprète Dominique Fils-Aimé, le dessinateur Claude Robinson, le comédien, dramaturge et metteur en scène Mani Soleymanlou et le cinéaste Ricardo Trogi.

Ces têtes d’affiche invitent le public à se mobiliser en faveur de la protection des artistes et de leurs œuvres.

Instituée en octobre 1995 par l’UNESCO, cette journée vise entre autres choses à valoriser le livre et l’auteur, à encourager la lecture et à honorer la contribution des créateurs au progrès social et culturel et à promouvoir la protection de la propriété intellectuelle à travers le droit d’auteur.

Les gens sont encouragés à partager les capsules vidéo et à participer à la discussion avec le mot-clic #uneviesansart.

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