Oussama Mezher, illustratrice (à gauche) et Andrée-Anne Gratton, auteure de l’Enfant qui n’avait jamais vu une fleur, paru aux Éditions de la Bagnole (Photo : Marie-Claude Simard, RCI)

« L’enfant qui n’avait jamais vu de fleur », une fable d’espoir sur fond de camp de réfugiés

La fillette se nomme Samia. D’aussi loin qu’elle se souvienne, son lieu de vie, sa maison, son quartier, c’est un camp de réfugiés, quelque part.

On lui a dit que c’était au Liban, mais bon, c’est où ça?

C’est sous une tente que vit la petite famille : maman, papa et Samia.

La tente d’à côté, c’est le domaine de Mayi, un doux vieillard réfugié comme Samia, qui par son regard et la douceur de sa voix est un peu un gentil grand-père pour la petite.

Mayi est un conteur né. C’est le cœur de son activité quotidienne dans le camp où une population entière attend, patiente, espère et n’a que pour horizon un espace glauque de plusieurs teintes de gris.

Et, incroyable révélation de la petite à son papy d’accointance, elle n’a jamais vu de fleur et elle aimerait beaucoup en voir une… une fois au moins.

Ému de cette révélation, Mayi se rend à la barrière d’accès au camp et demande à un soldat gardien de lui rapporter un plan de bougainvillier.

Évidemment, dans cet univers où souvent rien n’est gratuit, il y a un prix. Mayi offre au militaire la montre qu’il a en poche, seul souvenir qu’il lui reste de son fils, mort à la guerre, celle qui fait rage de l’autre côté de la barrière du camp.

La douleur de devoir se départir de ce dernier souvenir s’amenuise par le bonheur qui émane dans le regard et la voix de Samia quand il lui donne le bougainvillier.

Écoutez

(Éditions de la Bagnole)

Un avenir meilleur? Un avenir possible?

Avec L’enfant qui n’avait jamais vu de fleur, à travers le regard de Samia, l’auteure Andrée-Anne Gratton et l’illustratrice Oussama Mezher mettent en lumière une réalité terrible, celle de ces enfants victimes collatérales de la guerre des adultes et privés de toutes ces expériences du quotidien qui sont des expériences normales, banales même pour les autres enfants.

Et le bougainvillier?

Un bougainvillier dans son pot. Pourrait-il être celui de Samia? (Photo iStock)

C’est un symbole, celui de l’espoir à cultiver.

Andrée-Anne Gratton et Oussama Mezher nous parlent du texte et des images, des émotions qu’ils sous-tendent et du bonheur simple d’une enfant dans un monde en colère.

Catégories : Arts et divertissements, Immigration et Réfugiés, Politique
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