Un béluga égaré dans le port de Hammerfest en Norvège serait-il au centre d’une possible affaire d’espionnage? (Photo : Joergen Ree Wiig du ministère des Pêches et Océans de Norvège –fiskeridirektoratets)

Un béluga égaré au centre d’une possible affaire d’espionnage

Un sanctuaire pour mammifères marins d’Islande ne pourra pas recevoir un béluga égaré le long des côtes de Norvège.

Le mammifère en question, que l’on surnomme « le béluga-espion », s’est retrouvé en fâcheuse position lorsque pris dans un harnais bizarre alors qu’il nageait au nord de la Norvège.

Vidéo de l’équipe de Joergen Ree Wiig, membre du ministère des Pêches et Océans de Norvège

Espion russe?

Cette affaire amène son lot de spéculations en ce sens qu’il se serait échappé d’une installation militaire secrète des eaux arctiques russes.

Autre spéculation : l’animal aurait été entraîné par les militaires à espionner les navires de guerre de la flotte de l’OTAN dans l’Atlantique Nord et l’Arctique.

Joergen Ree Wiig, membre du ministère des Pêches et Océans de Norvège (fiskeridirektoratets), a déclaré être inquiet pour la santé du béluga. On voit bien qu’il est habitué à la présence humaine, qu’il la recherche même et se laisse gentiment flatter le museau.

Ce sont des membres de l’équipe de Ree Wiig qui ont réussi à retirer le harnais douteux autour du corps de l’animal.

En entrevue à Radio Canada International (en anglais), M. Wiig a déclaré que certaines personnes ont recommandé la capture du béluga et son transfert en Islande où se trouve un sanctuaire pour mammifères marins géré par l’ONG environnementale britannique Sea Life Trust.

belugasanctuary.sealifetrust.org

Pas de place pour un troisième béluga

Au sanctuaire des eaux islandaises, on se spécialise dans la réhabilitation de mammifères marins (baleines, marsouins, dauphins, etc.). On affirme ne pas être en mesure de prendre l’animal en charge, car on doit recevoir sous peu deux spécimens rescapés d’un enclos-citerne en Chine.

« Moving any belugas to this sanctuary (or any sanctuary) is a very complex exercise, and needs to be carefully considered, planned and executed so that the well-being of any individual whale is not compromised. »

(Trad.) Déplacer un béluga, n’importe lequel vers notre sanctuaire ou vers un autre, est une entreprise complexe. Elle doit être préparée et exécutée avec soin afin de garantir la santé de l’animal). »

Courriel de Sea Life Trust à Radio Canada International.

Deux bélugas qui arrivent de Chine

Elles se nomment Little Grey (Petite Grise) et Little White (Petite Blanche). Ce sont deux femelles de 12 ans, captives depuis leur jeune âge au Changfeng Ocean World Zoo de Shanghai.

Et, au cœur du dilemme et du défi, se trouve le fait qu’il s’agit d’une première. Les deux animaux arrivant de Chine ont toujours vécu ensemble et l’ajout d’un troisième individu risque de compromettre leur santé, ajoutent les gestionnaires du Sea Life Trust.

Un pêcheur norvégien sur son bateau dans le port d’Hammerfest en Norvège. Dans l’eau, le dauphin. (Joergen Ree Wiig/Norwegian Direcorate of Fisheries Sea Surveillance Unit/Associated Press)

Le béluga-espion : pas une première

Le béluga se prélasse dans les eaux du port d’Hammefest en Norvège (Joergen Ree Wiig,ministère des Pêches et Océans de Norvège –fiskeridirektoratets)

Alors que le béluga libéré continue son opération charme à Hammerfes, les spéculations vont bon train sur ses origines et sur celles du harnais mystérieux.

Le mot « espionnage » a été lancé après que l’on a constaté l’inscription « Equipment St. Petersburg » sur les attaches de plastique.

Cela dit, des analystes russes ont souligné que les mots étaient écrits en anglais en alphabet latin et non pas en russe à l’alphabet cyrillique. Ils ont émis l’hypothèse qu’il s’agit non pas de la ville de Saint-Pétersbourg en Russie, mais plutôt de St. Petersburg en Floride.

Autres arguments russes

Au cours de la guerre froide, la marine  des États-Unis a mené des expériences avec des dauphins et des otaries dans des missions d’espionnage et de sécurité nationale.

De plus, la petite ville d’Hammerfest, de 10 300 habitants, n’est qu’à quelques centaines de kilomètres de la péninsule de Kola où est amarrée la base navale de la flotte de l’Arctique de Russie.

Google Maps

Le sanctuaire de Sea Life Trust en Islande

RCI, Eye on the Arctic, Levon Sevunts

Catégories : International, Politique
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