Pour la 10e année, le Baromètre industriel québécois de STIQ (Association d’entreprises manufacturières québécoises) a rendu publics les résultats de son étude sur la situation de la main-d’œuvre dans les petites et moyennes entreprises (PME) de la province. Le constat est alarmant.
La pénurie de la main-d’œuvre a un impact sur la croissance des PME
Les principales conclusions de l’étude permettent de noter que le manque d’employés, dont il est question un peu partout au Canada depuis plusieurs mois, frappe plus durement les petites et moyennes entreprises.
Elles seraient deux fois plus touchées que les plus grandes, et la croissance de certaines commencerait à en prendre un coup.
La main-d’œuvre spécialisée est plus rare, ce qui complique la tâche de 83 % des entreprises qui ne savent plus où se tourner, car le nombre total de postes à pourvoir équivaut à 15 % du nombre total des employés dans la plupart des cas.
Ce taux est de 10 % dans les entreprises qui comptent de 100 à 500 employés et de 21 % chez celles de 10 à 19 employés, d’après les données du Baromètre.
Selon le président-directeur général du STIQ, ces chiffres ont atteint des niveaux jamais égalés en une décennie.
« À elles seules, les 500 entreprises interrogées par STIQ dans le cadre du Baromètre auront 4000 postes à combler en 2019. Bien qu’il n’y ait pas de solution miracle, le contexte de pénurie pousse les entreprises à être plus innovantes dans le recrutement, à améliorer leurs pratiques de gestion des employés et à rendre leurs organisations plus attrayantes auprès des jeunes », a-t-il mentionné dans le communiqué de presse.
ÉcoutezCroissance et innovation au rendez-vous
Malgré les difficultés de recrutement liées à la pénurie de la main-d’œuvre, les PME du secteur manufacturier parviennent à bien s’en tirer. Cela se traduit par des niveaux de croissance assez soutenus.
En 2018 par exemple, 63 % des 500 entreprises de 10 à 500 employés concernées par l’étude du Baromètre ont vu leurs chiffres d’affaires croître de façon considérable par rapport à l’année précédente. Le niveau des exportations a augmenté, ce qui a permis à ces entreprises de glaner en tout la somme de 90 milliards de dollars pour l’année dernière.
Les PME misent aussi sur l’innovation, par l’intégration des technologies de l’information et de la communication dans leur système, ce qui permet un meilleur arrimage aux nouvelles exigences du commerce international. Il faut souligner que si les entreprises parviennent à faire plus de profits, elles ne voient pas toujours leur clientèle se renouveler. Est-ce une faiblesse ou un choix stratégique? Dans le communiqué, M. Blanchet résume la réponse des dirigeants des PME en ces termes :
« A priori, cela pourrait apparaître comme une faiblesse ou un problème, mais ce n’est pas le cas selon les dirigeants de PME que nous avons consultés en groupes de discussion. Ils affirment que cela est le résultat d’un choix stratégique. Ils ajoutent que bon nombre d’entreprises éprouvent déjà des difficultés à remplir les commandes auprès de leurs clients actuels; elles n’ont pas le temps et les ressources pour développer de nouveaux clients. »
Avec des informations du Baromètre industriel québécois de STIQ
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