Photo: DON EMMERT/AFP/Getty Images

Uber : des milliards sur le « dos de ses chauffeurs »

Uber compte récolter plus de 8 milliards de dollars avec son entrée record à la Bourse de New York. Ses chauffeurs, mécontents, ont décrété des arrêts de travail dans plusieurs grandes villes du monde. Ils estiment que les « investisseurs s’enrichissent, tandis que les chauffeurs s’appauvrissent ».

Quels sont les gagnants de l’entrée en bourse d’Uber?

Le chef de file mondial dans la réservation de voiture avec chauffeur, également actif dans la livraison des repas, dans les voitures autonomes et dans les bicyclettes électriques, vaudrait 91 milliards de dollars, partagés notamment par les investisseurs suivants :

SoftBank, le géant japonais des télécommunications et services en ligne

10 milliards

Benchmark, un fonds de capital de risque

6,8 milliards

Travis Kalanick, cofondateur, et ex-chef exécutif

5,3 milliards

Garrett Camp, cofondateur et entrepreneur canadien

3,7 milliards

Le fonds saoudien d’investissement public

3,3 milliards

VG, société de Capital-risque d’Alphabet, la société mère de Google

3,2 milliards

Jeff Bezos, le patron d’Amazon

3 milliards

Dara Khosrowhahi, l’actuel CEO

8,8 millions

Plusieurs chauffeurs d’Uber soulignent qu’ils ne gagnent rien de cette entrée en bourse, l’une des plus importantes de l’histoire. Elle se fait « à leurs dépens ».

Dans une tentative de rendre son entrée à la bourse plus séduisante, selon des analystes financiers, Uber a dernièrement révisé à la baisse les commissions versées aux chauffeurs. Aux États-Unis, un chauffeur Uber gagne en moyenne 9,21 $ US net par heure, d’après une étude récente de l’Economic Policy Institute. Au Canada, ce revenu moyen a été estimé en 2018 à 16 $. « On n’arrive plus à gagner notre vie avec Uber », lance des chauffeurs indignés. Rappelons que les 3 millions de chauffeurs, ayant un statut de travail de contractuel, assument les frais d’exploitation de leur voiture (essence, entretien, assurance) ainsi que les dépenses de sécurité sociale.

Dara Khosrowhahi, le patron d’Uber à Wall Street. Photo : JOHANNES EISELE/AFP/Getty Images)

Un modèle d’affaires discutable

Le modèle d’affaire des compagnies TI comme Uber, qualifié de distributif et dont l’offre se résume à une application jouant le rôle d’intermédiaire entre un client et un prestataire de service, n’est-il pas bâti pour enrichir les investisseurs, particulièrement les premiers d’entre eux, après avoir fait la promotion de sa valeur boursière? Uber, qui est encore dans le rouge, met en avant son énorme potentiel de croissance en « ubérisant » des pans entiers de l’économie. « Uber Santé », à titre d’exemple, a été lancé en 2018.

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Zoubeir Jazi
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Catégories : Internet, sciences et technologies
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