Des chercheurs canadiens lèvent le voile sur une campagne de désinformation sur Internet ciblant l’Arabie saoudite, les États-Unis et Israël. Reposant sur des imitations de sites de médias, cette campagne serait l’oeuvre de l’Iran. Son existence a été révélée vendredi par la chaîne publique canadienne CBC/Radio-Canada.
Des chercheurs du « Citizen Lab » de l’Université de Toronto soutiennent qu’un réseau de trolls, « aligné sur l’Iran », est à l’origine de cette campagne. Leur objectif est de « propager de fausses informations et d’amplifier les critiques contre l’Arabie saoudite, les États-Unis et Israël ».
Actif depuis au moins 2016, le réseau utilise de faux comptes Twitter pour partager ses faux articles éphémères ou les adresser à divers médias internationaux. Exemple : une fausse information selon laquelle six pays arabes hostiles au Qatar avaient écrit à la FIFA pour qu’elle retire à ce pays l’organisation de la Coupe du monde 2022 de soccer. Cette fausse nouvelle est partie d’une vraie dépêche de l’agence Reuters qui reprenait une fausse information publiée par un faux compte du média suisse The Local.
Preuve que plusieurs ont mordu à l’hameçon, la chaîne canadienne Global News ainsi que le Jerusalem Post avaient diffusé cette information avant d’être corrigée par Reuters. Selon les chercheurs du Citizen Lab, le réseau, baptisé par les chercheurs « Éternellement éphémère », a produit 135 faux articles et reproduit 72 sites de médias en utilisant des variations typographiques de noms de domaine tels que theguaradian.com pour le journal britannique The Guardian. La véritable adresse du site du quotidien est theguardian.com.
L’Iran? Peut-être, mais aucune preuve claire
Le Citizen Lab affirme que des milliers de personnes dans le monde se sont fait avoir par de fausses histoires comme celles de la FIFA et du Qatar, d’un coup d’État de la CIA en Turquie ou encore du financement de la campagne électorale d’Emmanuel Macron par l’Arabie saoudite.
Maintenant, quel a été l’impact de cette campagne de désinformation? L’opinion publique a-t-elle été influencée? Les chercheurs ne peuvent y répondre clairement. Ils ne peuvent pas non plus « prouver de manière concluante » que Téhéran est bel et bien derrière cette campagne. En revanche, ils observent une proximité entre les contenus véhiculés et la rhétorique politique iranienne.
(Avec l’AFP et CBC)
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