Le 8e Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec se déroule à Montréal du 29 au 30 mai 2019. (Crédit photo : Leo Gimeno)

Pénurie de main-d’oeuvre : les régions en force au Salon de l’immigration et de l’intégration

Devant la pénurie de main-d’oeuvre, les régions ont décidé de s’impliquer. En multipliant leur présence au Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec, elles tentent ainsi d’attirer des candidats qualifiés.  

Ils étaient nombreux mercredi matin à attendre en file au Palais des congrès de Montréal. Certains étaient même en avance de plusieurs heures pour être sûr de ne pas manquer l’ouverture des portes. Parmi eux, Ibrahim Niaffa, ingénieur mécanicien originaire d’Égypte qui s’est installé à Montréal il y a 10 ans. En recherche d’emploi, il compte rencontrer plusieurs représentants des régions.

« Il y a beaucoup plus d’opportunités en région qu’à Montréal, dit-il. Je suis prêt à m’installer n’importe où au Québec si on m’offre un contrat. J’ai apporté mon C. V. avec moi et je suis ouvert à toutes les propositions. »

Pour sa huitième édition qui se déroule les 29 et 30 mai, le Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec, organisé par Immigrant Québec, se veut plus qu’une foire à l’emploi. Les exposants viennent des quatre coins de la province pour rencontrer des recrues. Plus de 20 régions et localités sont représentées, de l’Outaouais jusqu’à la Côte-Nord en passant par l’Estrie, la Beauce ou la Mauricie.

Le 8e Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec se déroule à Montréal les 29 et 30 mai 2019. (Crédit photo : Leo Gimeno)

En 2018, le maire de la ville de Québec, Régis Labeaume, avait fait le déplacement qui avait accueilli plus de 10 000 visiteurs représentant plus d’une centaine de nationalités. Il avait d’ailleurs déclaré aux médias être « en recrutement ».

« Les employeurs qui sont ici ont choisi de rencontrer les immigrants, raconte Jonathan Chodjaï, cofondateur de l’événement. Et cette année, les régions sont présentes comme jamais. »

Depuis 2004, le taux de postes vacants a quasiment doublé au Québec, passant de 2 % à 3,9 %, ce qui en fait la province la plus touchée par la pénurie au Canada. Près de 120 000 postes seraient à pourvoir. Alors que le gouvernement Legault a annoncé une réduction du seuil d’immigration, plusieurs villes et régions s’inquiètent pour leur économie.

Rude compétition

Drummondville, l’un des plus imposants exposants cette année, a augmenté à cinq le nombre de ses conseillers en attraction de talents au sein de sa Société de développement économique (SDED). Leur mission : chercher et recruter la main-d’oeuvre afin de combler les besoins des entreprises locales.

« On fait des missions à l’étranger et on est présent dans les salons de l’emploi, explique Joanie Boudreau, conseillère en attraction de talents à la SDED. De plus en plus, les compagnies embarquent avec nous dans l’idée d’aller chercher des candidats là où ils se trouvent. »

Jonathan Chodjaï, cofondateur et président du conseil d’administration d’Immigrant Québec. (Crédit photo : Ismaël Houdassine)

Pour attirer la main-d’œuvre spécialisée, les régions misent sur leur attractivité. Mais la compétition est rude, reconnaît la conseillère qui se trouve à quelques mètres de la très visible « zone de recrutement » de la ville de Montréal.

« On explique aux immigrants qu’en venant s’établir chez nous, ils n’auront pas à subir le trafic des grandes villes, dit-elle en riant. Surtout, ils auront un emploi, une meilleure qualité de vie et des services.  »

En attendant, les immigrants déambulent au salon avec le sentiment d’avoir l’embarras du choix. C’est le cas de Romaissa Zeraoulia, une ingénieure en informatique. L’Algérienne est arrivée au Québec en septembre 2018 avec un permis de travail valable pour deux ans et demi.

« Il y a pas mal d’offres d’emplois dans mon secteur, alors je peux prendre le temps de choisir ce qui me convient. La majorité des immigrants arrive à Montréal, mais les régions sont devenues aussi très attractives. L’important, c’est d’être reconnu pour ses compétences. »

Durant le Salon de l’immigration et de l’intégration, RCI anime sur place plusieurs émissions spéciales en direct en langues chinoise, française, anglaise, espagnole et arabe.

L’émission Tam-Tam en français au Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec. (Crédit photo : Leo Gimeno)

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Catégories : Économie, Immigration et Réfugiés
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