Le foie n'est pas à l'abri des ravages de Lishtenia. Crédit : Istock

Mobilisation citoyenne dans la région de Québec pour éradiquer l’hépatite C dans un groupe vulnérable

C’est un groupe pluridisciplinaire, composé à la fois d’un intervenant psychosocial, d’infirmières et de représentantes de la Coopérative de solidarité SABSA (Services à bassin d’accessibilité), en partenariat avec des médecins spécialistes de la région, qui s’est mobilisé pour aider des personnes d’une communauté cible atteintes de cette maladie à accéder aux soins.

Des personnes vulnérables coupées du réseau de la santé

Amélie Bédard, coordonnatrice de SABSA. Crédit : Simon Falardeau

Cette mobilisation citoyenne peut être perçue comme une véritable bouée de sauvetage pour les 220 personnes atteintes de l’hépatite C, dans le cadre du projet Micro élimination, dans la région de Québec.

Il s’agit souvent de personnes marginalisées, en proie à des problèmes de santé mentale, d’itinérants et de consommateurs de drogues.

Dans de tels groupes, les pratiques sont peu hygiéniques. L’ignorance, en ce qui concerne le mode de transmission de certaines maladies, encourage la propagation de germes et de virus, souligne Amélie Bédard, de la coopérative de solidarité SABSA, dans une entrevue avec Alice Chantal Tchandem.

La coopérative est mobilisée auprès de ces personnes pour les aider à s’en sortir, en les sensibilisant notamment aux dangers du partage de seringues, et aux saines habitudes susceptibles de les préserver des infections.

En plus de cette sensibilisation, le groupe citoyen, dont l’intervenant Simon Vermette et les infirmières Isabelle Têtu et Marie-Christine Leclerc, incite les malades à se tourner vers les hôpitaux de la région, pour y recevoir les soins dont ils ont besoin pour leur rémission.

Au moins 193 des 220 patients ont ainsi pu amorcer un traitement, 71 d’entre eux ont été particulièrement accompagnés, par l’intervenant, à des rendez-vous médicaux et de soutien dans différentes démarches d’aide.

Cette initiative citoyenne mérite d’être soulignée, car au-delà de la volonté d’aider, c’est une démonstration d’amour pour des personnes qui sont souvent isolées et qui peuvent s’en sortir si une chance leur est donnée.

Écoutez les motivations de l’équipe, à travers l’entretien avec Amélie Bédard, la coordonnatrice de la coopérative de solidarité SABSA.

SABSA est à la fois une clinique et une coopérative de solidarité qui intervient auprès des personnes vulnérables, et qui les accompagne. Crédit : Simon Falardeau.

Écoutez
Quelques données sur l’hépatite C au Québec et au Canada

C’est une maladie infectieuse du foie causée par le virus de l’hépatite C (VHC).

Cette infection se transmet par l’exposition au sang (cuillères, pipes, pailles, aiguilles et autres objets coupants et tranchants partagés, qui n’ont pas été au préalable stérilisés. La transfusion sanguine peut favoriser l’infection quand le sang du donneur n’a pas été bien contrôlé. Le contact sexuel peut aussi favoriser la transmission, tout comme un contact cutané en cas de blessures et de boutons saignants. La transmission de la mère à l’enfant peut subvenir au moment de l’accouchement, etc.).

Elle se caractérise par le passage du virus dans le sang et le foie.

Plusieurs symptômes y sont associés, selon que l’infection devient aiguë ou chronique : fièvre, nausées, vomissements, perte d’appétit, douleurs à l’estomac, fatigue, douleurs articulaires, urines foncées, selles de couleur pâle, jaunissement de la peau et des yeux, pendant 2 à 12 semaines.

60 ou 75 % des personnes ne ressentiront aucun symptôme.

Prélèvement sanguin en vue du test de l’hépatite C. Crédit : Istock

250 000 Canadiens vivent avec l’hépatite C chronique, dont 40 000 à 75 000 au Québec.

44 % ne sont pas au courant de leur infection.

Dans 75 % des cas, l’infection aiguë évolue vers une infection chronique, ce qui se traduit par des nausées, démangeaisons, malaises et douleurs abdominales.

Environ 25 % des cas d’infection chronique se rétablissent spontanément.

Les symptômes peuvent apparaître de 25 à 30 ans plus tard, lorsque la maladie s’est considérablement attaquée au foie.

Le diagnostic précoce permet une meilleure prise en charge et une guérison complète.

Source : communiqué de presse SABSA et Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail

Catégories : Santé, Société
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