Des enfants en apprentissage. (Crédit photo : iStock)

Aider les enfants allophones issus de l’immigration à mieux apprendre le français

Comment accompagner l’apprentissage des enfants issus de l’immigration dont le français n’est pas la langue première? Plusieurs recherches récentes démontrent que ces enfants qui fréquentent un centre de la petite enfance (CPE) ou une garderie peinent à apprendre la langue de Vigneault. On en parle avec Nancy Allen, chargée de cours au Département de didactique des langues à l’Université du Québec à Montréal.

Nancy Allen a été responsable d’un colloque qui s’est déroulé le 30 mai dernier et qui avait pour thème « L’accueil des enfants plurilingues et pluriculturels et de leur famille en éducation à la petite enfance ».

L’objectif d’un tel colloque était de réunir à la fois des chercheurs et des praticiens du monde de la petite enfance, entre 0 et 6 ans, raconte Mme Allen en entrevue. « L’idée était de réfléchir sur les modalités d’accueil des enfants et des parents dont la langue n’était pas le français. »

Écoutez l’entrevue avec Nancy Allen (8 minutes et 2 secondes) :

Comment accompagner l’apprentissage des enfants issus de l’immigration dont le français n’est pas la langue première? Entrevue avec Nancy Allen, chercheuse postdoctorale à l’Université Laval et chargée de cours au Département de didactique des langues à l’Université du Québec à Montréal.

En conséquence, quelles peuvent être les modalités, les pratiques éducatives ou pédagogiques qui peuvent être mises de l’avant pour soutenir l’inclusion de ces enfants et de leur famille tout en respectant leur culture première?

« Les enfants en bas âges ont des dispositions internes et cognitives qui font en sorte qu’ils peuvent apprendre d’autres langues, explique la chargée de cours également chercheuse postdoctorale à l’Université Laval. Ce qui fait en sorte que l’apprentissage d’une langue soit réussi ou non, ce sont les interactions de qualité que ces enfants peuvent avoir avec leurs éducatrices ou les gens de leur entourage. »

Plus un enfant en milieu préscolaire sera stimulé sur le plan langagier avec des pratiques dites de haut niveau (reformuler les propos de l’enfant ou ouvrir sa pensée par des questions ouvertes), meilleures seront les chances que cet enfant devienne bilingue ou plurilingue, ajoute Mme Allen.

« L’apprentissage de la langue d’accueil doit se faire par le respect de l’enfant. Tous les enfants n’apprennent pas tous de la même manière. Il faut prendre en considération le niveau de l’enfant. »

« Les pratiques éducatives doivent aussi prendre en considération son développement, poursuit-elle. Une d’entre elles est l’acceptation de la langue première de l’enfant pour qu’il puisse apprendre dans un environnement rassurant et sécurisant d’un point de vue émotif. »

Toute formation ou demande de perfectionnement nécessite des ressources, mais elles ne sont pas nécessairement financières, fait-elle remarquer. « L’accompagnement par des adultes (gestionnaires, éducatrices, etc.) davantage sensibles à ses questions de plurilinguisme peut être privilégié. »

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Catégories : Immigration et Réfugiés, Société
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