Michele Audette se dit “déçue” par le premier ministre qui n’a pas évoqué le mot “genocide” lors de son allocution à Gatineau . Laurence Niosi ‏ @LaurenceNiosi #ENFFADA #femmesautochtones

Rapport ENFFADA sur les femmes autochtones disparues ou assassinées : « un point de départ pour la justice » – FAQ

La publication de ce rapport a suscité une foule de réactions au pays. Si certains y voient un pas en avant pour tourner une page sombre de l’histoire des relations avec les peuples autochtones, d’autres pensent qu’il est totalement erroné d’associer les exactions et crimes contre les femmes au génocide, comme c’est le cas dans les conclusions du rapport, alors que Femmes autochtones au Québec (FAQ) pense que c’est un chemin ouvert vers un processus de justice et d’équité envers les femmes et familles autochtones.

Enjeux complexes et urgence d’agir

Ce rapport couronne deux ans et demi de travaux de l’Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones disparues ou assassinées (ENFFADA).

Plus de 2000 témoignages ont été entendus pour la rédaction de ce rapport.

FAQ salue le rapport de 1200 pages, qui a pris en compte les préoccupations des femmes autochtones partout au Canada, et qui « illustre la complexité des enjeux ». (Source : communiqué de presse).

« FAQ souhaite honorer le courage des familles qui ont témoigné devant la commission, permettant d’apporter un éclairage supplémentaire sur cette tragédie. Le rapport publié ce matin doit être un point de départ pour rendre justice aux familles et leur apporter des réponses, afin que les douloureuses histoires qu’elles ont partagées ne l’aient pas été en vain », a relevé la présidente de FAQ, dans le communiqué de presse.

Ce rapport fait état d’un génocide contre ces femmes. L’utilisation du mot génocide suscite des interprétations diverses, tantôt positives, tantôt négatives ou neutres. Mais dans l’ensemble, il est reconnu à l’unanimité qu’il faut revoir la façon d’interagir avec les femmes autochtones. L’ouverture d’un débat autour de la terminologie « génocide » ne devrait pas faire en sorte que les recommandations du rapport soient tablettées, soutiennent plusieurs chefs autochtones du Canada.

La ministre fédérale des Affaires autochtones a souligné l’importance de cette journée où le rapport a été déposé, et l’importance du processus de réconciliation avec le peuple autochtone qui est ainsi enclenché.

Esquivant le terme « génocide », Justin Trudeau s’est montré ému, en essuyant une larme, lorsqu’il a estimé que la commission montre la voie à suivre pour parvenir à cette réconciliation. Il a confirmé la volonté de son gouvernement de mettre en œuvre l’ensemble des recommandations, selon un calendrier qui reste à préciser.

Voici quelques points clés des 231 recommandations du rapport:

  • création d’un tribunal des droits des Autochtones et des droits de la personne,
  • création d’organismes de surveillance de la police,
  • création d’un poste d’ombudsman.

Dans un contexte où ces femmes continuent d’être victimes de plusieurs formes de violences, y compris la discrimination systémique, les Femmes autochtones du Québec soulignent que les différents gouvernements ont la responsabilité de protéger ces femmes et de mettre un terme à l’impunité, car il s’agit « d’une question de vie ou de mort ».

Il est donc urgent d’agir, peut-on lire dans le communiqué de presse. FAQ assure les différents paliers gouvernementaux, ainsi que différents groupes sociaux, de sa pleine collaboration, pour faire en sorte que le rapport ne soit pas voué aux oubliettes.

Les responsables politiques doivent faire preuve de volonté en vue de leur application effective.

« FAQ invite les citoyens à consulter la section 15 des appels à la justice, qui s’adresse à toute la population. Vous souhaitez savoir comment appuyer les femmes autochtones dans notre lutte pour nos droits. Informez-vous, apprenez à reconnaître les injustices et impliquez-vous politiquement! Vous avez le pouvoir de faire changer les choses pour le mieux », a affirmé Viviane Michel.

À titre de rappel, l’Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones disparues ou assassinées avait été lancée et financée par le gouvernement libéral de Justin Trudeau à la suite d’allégations d’agressions sexuelles commises par des policiers de Val-d’Or, au Québec, sur des groupes de femmes autochtones.

Avec des informations de FAQ, Radio-Canada et Twitter
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Selon le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA), les Autochtones sont victimes d’un génocide qui vise particulièrement les femmes.
Catégories : Autochtones, Politique
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