Le gouvernement québécois a récemment fait volte-face dans le dossier de l’immigration, en revoyant à la hausse le seuil, qui se situerait entre 49 500 et 52 500 d’ici 2022. Ce seuil avait précédemment été abaissé, à l’arrivée au pouvoir du premier ministre François Legault, d’environ 20 %, pour l’année en cours. Ce revirement est salué par le Conseil du patronat (CPQ).
Contexte de pénurie de la main-d’œuvre
La décision du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ), de revenir sur ce qui a été un des points clés de son programme de campagne électorale, peut être comprise comme une réponse au cri du cœur des entreprises et des employeurs, à l’échelle du Québec, en ce qui a trait notamment à la pénurie de la main-d’œuvre.
La baisse des seuils, de 50 000 à 40 000, avait été envisagée dans le but, selon le ministre de l’Immigration Simon Jolette-Barrette, d’améliorer la francisation et la sélection des nouveaux arrivants.
Cette décision avait semé des inquiétudes au sein du patronat, car les entreprises éprouvent depuis quelques années des difficultés à trouver des travailleurs.
Après plusieurs mises en garde au sujet des implications négatives qu’aurait eues une telle mesure, en plus de la suppression annoncée de 18 000 demandes de résidence permanente en attente de traitement par les instances en charge de l’immigration, le premier ministre Legault a finalement résolu de faire marche arrière.
Cela se traduira par l’arrivée progressive de nouveaux contingents d’immigrants pour atteindre les nouvelles cibles, voire les dépasser d’ici 2020, où 3000 à 4000 nouveaux arrivants supplémentaires devraient être admis au Québec.
Nouvelle étape : célérité du processus et arrimage aux besoins du marché
C’est avec joie que le Conseil du patronat du Québec a reçu l’annonce. Un sentiment tempéré par deux attentes principales :
- le gouvernement doit agir vite en raison de l’urgence des besoins en main-d’œuvre;
- le processus de sélection des nouveaux arrivants doit refléter les besoins réels du marché du travail.
Le Conseil du patronat promet d’assister le gouvernement dans sa démarche, pour s’assurer que les besoins des entreprises soient véritablement pris en compte.
« Devant la réalité du marché de l’emploi au Québec, toutes les initiatives sont les bienvenues pour augmenter le bassin de main-d’œuvre disponible. Comme la rareté de main-d’œuvre est devenue un enjeu très important pour l’ensemble de la société québécoise, nous estimons que nous devrions hausser les seuils, et ce, plus rapidement. Nous sommes d’avis que nous ne devons pas seulement accueillir un plus grand nombre de personnes, nous devons nous assurer qu’ils répondent aux besoins de nos employeurs. Pour ce faire, il est urgent d’adapter la grille de sélection, tout en rendant le processus plus rapide », a suggéré Yves-Thomas Dorval, le président-directeur général du CPQ, dans le communiqué de presse.
Avec des informations du CPQ
À lire aussi :
- Dossiers d’immigration : un candidat sur sept accepté en avril
- L’équipe d’Andrew Scheer « ouverte » aux demandes de Québec sur l’immigration
- Le Québec inc. rejette l’idée de « conditions » pour l’embauche d’immigrants
- Ottawa refuse que Québec impose des conditions aux immigrants pour obtenir la résidence permanente
- Comment fonctionne l’immigration au Québec?
- Trop de diplômés et une langue française en baisse : faut-il revoir le système d’immigration au Québec?
- Main-d’oeuvre : François Legault ne voit pas l’immigration comme la seule solution
- Legault « est complètement à côté de la plaque », lance Couillard
- Boussole électorale : plus d’immigrants, peut-être, mais à certaines conditions
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.