« Notre vision est ambitieuse », a lancé la ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, qui était à Montréal pour énoncer les grandes lignes de la toute première politique alimentaire du Canada.

La ministre canadienne de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, lundi matin à Montréal Photo : Radio-Canada
À la suite d’une vaste consultation ces derniers mois auprès des consommateurs et des acteurs dans le secteur de l’alimentation, la ministre a apporté des précisions sur la façon dont le gouvernement compte investir dans sa nouvelle politique les 134 millions annoncées lors du récent budget fédéral.
« Trop de Canadiens n’ont pas d’accès fiable à des quantités suffisantes d’aliments sains. Trop d’enfants essaient d’apprendre le ventre vide. Et nous gaspillons plus de 11 millions de tonnes métriques de nourriture chaque année, d’une valeur de près de 50 milliards de dollars », peut-on lire dans le communiqué qui guidait les échanges avec les journalistes.
La nouvelle politique d’Ottawa vise donc à aider les Canadiens à se procurer des aliments sains, notamment en s’attaquant à la fraude alimentaire pour protéger les consommateurs contre les représentations trompeuses. On souhaite aussi s’attaquer à l’insécurité alimentaire dans les collectivités autochtones et du Nord et à la réduction du gaspillage alimentaire.
Cette réduction du gaspillage et le combat à la fraude alimentaire représentent à eux seuls des défis gigantesques comme l’explique ce reportage…
Après la certification « Aliments du Québec », une certification « Aliments du Canada »?
Le gouvernement canadien semble prêt à imiter une initiative québécoise très prisée des consommateurs dans les magasins d’alimentation en proposant l’instauration d’une marque « Canada » pour les aliments canadiens dès 2020.
Alors que différents objectifs de la Politique alimentaire pour le Canada ont été dévoilés par la ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, lundi, elle a indiqué que le gouvernement canadien songe à instaurer à son tour une marque de commerce spécifique au pays pour « accroître la fierté et la confiance » des consommateurs à l’égard des produits canadiens.
Il s’agit de faire des aliments canadiens le premier choix des Canadiens. La ministre estime cependant qu’il est « prématuré », à ce moment, de demander si l’affichage « Canada » entrera en conflit avec l’affichage « Aliments du Québec » déjà en vigueur pour les produits québécois.
Pour le moment, le ministère attend pour définir formellement son initiative les conclusions de l’Agence canadienne de l’inspection des aliments qui mène des consultations pour mieux cerner ce qui devrait être considéré comme des produits canadiens ou fabriqués au Canada.
Difficile d’être 100 % canadien

Photo : Radio-Canada
À l’heure actuelle, la définition de « Produit du Canada » est considérée comme étant trop restrictive, puisque la totalité ou la presque totalité des ingrédients doivent provenir du pays pour pouvoir profiter de cette étiquette en magasin.
Ainsi, des confitures aux bleuets du Québec, dont l’ingrédient principal serait du sucre de la Jamaïque, ne peuvent pas s’afficher comme étant un produit canadien.
Même chose pour un contenant de cornichons marinés et cultivés au Canada, mais contenant du vinaigre importé.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Michel C. Auger, Marie Villeneuve et Éric Gagnon de Radio-Canada
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