Le groupe japonais Mitsubishi acquiert la production des avions CRJ de Bombardier pour une somme de 550 millions de dollars américains. (Photo : Nathan Denette/THE CANADIAN PRESS)

Mitsubishi va-t-il enfin décoller grâce aux CRJ de Bombardier?

Bombardier ne produira plus d’avions commerciaux à partir de 2020. Le géant de l’aéronautique canadien a annoncé la vente du programme d’avions régionaux CRJ au groupe japonais Mitsubishi Heavy Industries mardi matin pour une somme de 550 millions de dollars américains.

La transaction, qui doit être finalisée dans la première moitié de l’année 2020, octroie les activités de maintenance, de soutien, de remise à niveau, de marketing et de vente relatives aux avions CRJ à Mitsubishi.

Environ 1600 personnes travaillent pour le programme CRJ de Bombardier. (Photo : Nathan Denette/THE CANADIAN PRESS)
Quel avenir pour les employés?

Bombardier emploie environ 1600 personnes pour assurer les activités du programme CRJ. Ils sont répartis entre les États-Unis et le Canada.

La majorité d’entre eux, 1200, vont conserver leur emploi en travaillant pour Mitsubishi. Ainsi, environ 850 employés membres du réseau de service après-vente de l’appareil, principalement basés aux États-Unis, et 375 autres personnes travaillant pour la plupart au Québec aux ventes, à l’ingénierie, à la logistique ou au service à la clientèle seront transférés à Mitsubishi.

Les quelque 370 employés restants sont basés à l’usine d’assemblage de Mirabel, près de Montréal. Cette dernière restera la propriété du géant québécois et continuera de produire les avions CRJ jusqu’à épuisement de son carnet de commandes, soit au milieu de 2020.

Cette période de 18 mois devrait permettre à l’entreprise de transférer ses travailleurs vers d’autres programmes, dont celui qui produit les Airbus A220 sur le même site. La production de ces appareils dernier cri s’est accélérée avec de nouvelles commandes effectuées récemment.

Un avion Bombardier CRJ-1000 de la compagnie Iberia est vu sur le tarmac de l’aéroport de Saint-Exupéry à Colombier-Saugnieu près de Lyon en France. (Photo : Emmanuel Foudrot/REUTERS)

Si la transition n’a pas lieu comme prévu, le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, a bon espoir d’insérer ces employés ailleurs dans l’industrie aéronautique québécoise, qui est en grand manque de main-d’œuvre qualifiée.

Pour le syndicat représentant les employés de production du CRJ à Mirabel et à Saint-Laurent, où sont fabriquées des composantes, l’objectif est de travailler avec Bombardier pour « limiter les dégâts » pour les employés touchés. Ils souhaitent que ces derniers soient repositionnés au sein du géant québécois.

Une vente attendue

Cette vente était un secret de Polichinelle pour beaucoup. Bombardier souhaitait vendre le programme CRJ depuis quelque temps déjà. Ce dernier est déficitaire depuis plusieurs années malgré la vente de 2000 appareils.

Mitsubishi, de son côté, cherche à développer son propre programme d’avions régionaux depuis le début des années 2000. L’entreprise n’a toutefois toujours pas livré d’appareils. Le premier est prévu pour l’année prochaine.

RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada

Catégories : Économie, Société
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