Très populaire au Québec auprès des consommateurs et des milieux politiques, le gaz naturel est une ressource d’une grande abondance au pays. Les réserves actuelles pourraient alimenter les consommateurs canadiens pour les 300 prochaines années. Le Canada est le cinquième producteur mondial de ce gaz dont l’exportation sous forme liquide connaît un boom sans précédent ici et ailleurs.
Un nouveau rapport canadien intitulé The New Gas Boom (Le nouveau boom du gaz) renferme une sérieuse mise en garde aux investisseurs : le gaz naturel est le nouveau charbon.
Selon ce rapport, l’explosion des dépenses prévues pour de nouvelles installations de gaz naturel liquéfié (GNL) – la grande majorité aux États-Unis et au Canada – combinée à de nouveaux calculs de fuite de gaz le long de la chaîne d’approvisionnement de GNL appelée gaz fugitif, signifie que le monde pourrait bientôt se retourner contre le gaz de la même façon qu’il s’est tourné contre le charbon depuis 10 ans.
La nouvelle analyse préparée par Global Energy Monitor, un groupe bien connu dans les milieux de l’énergie pour avoir documenté l’impact sur le climat de la construction de centrales au charbon en Asie, sonne le glas du gaz naturel en raison des blessures environnementales qu’il créer et qu’il s’apprête à créer encore plus au Québec, où une expansion de son usage a récemment été annoncé…
Le côtés sombres d’un gaz invisible
Des sources crédibles ont calculé que le gaz naturel est un merveilleux combustible écologique comparativement au charbon, au pétrole et même à la bioénergie. Au point de combustion, la combustion du gaz produit, il est vrai, moins de la moitié du CO2 du charbon. Il produit aussi beaucoup moins d’oxyde d’azote et presque pas de dioxyde de soufre, deux composants nocifs du smog. Il produit une fraction microscopique des particules en suspension dans l’air générées par la combustion de biocarburants. Les particules sont un danger bien connu de la combustion du charbon et du diesel.
Le méthane dans le gaz naturel piège pourtant 25 fois plus la chaleur à la surface de la Terre que le dioxyde de carbone libéré par la consommation de charbon. Et, bien que le gaz finisse par se décomposer, cet effet de surchauffe amplifie l’impact en cascade de processus comme la fonte de la glace et du pergélisol qui contribuent à leur tour au réchauffement planétaire.
Les exportations canadiennes de gaz naturel liquéfié pourraient néanmoins réduire les émissions globales de gaz à effet de serre (GES), si elles remplaçaient le charbon ou le pétrole dans l’alimentation des centrales électriques en Chine, en Inde, au Japon, de même qu’à Taïwan.
RCI avec La Presse canadienne, les informations de Don Pittis de CBC News et la contribution d’Alex Boissonneault, Claude Bernatchez et Sandra Gagnon de Radio-Canada
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