Les drapeaux du Canada et de l’Union européenne se positionnent sous le CETA, l’Accord de libre-échange UE-Canada. Crédit : Istock.

Accord de libre-échange UE-Canada : Justin Trudeau parviendra-t-il à obtenir plus de ratifications en Europe?

La question se pose au moment où le premier ministre accueille le 17e sommet Canada-Union européenne à Montréal.

Bœuf et fromage : deux points d’achoppement de la ratification de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AECG)?

Justin Trudeau et ses hôtes du Conseil de l’Union européenne, Donald Tusk, et de la Commission de l’UE, Jean-Claude Juncker, vont débattre de sujets d’intérêt commun, en lien avec l’accord.

Il est entré en vigueur à titre provisoire en septembre 2017, mais plusieurs parlements tardent toujours à le ratifier en raison des inquiétudes qui perdurent sur certains enjeux, dont le commerce de la viande de bœuf et l’aspect écologique.

En ce qui concerne le commerce du bœuf, si les consommateurs ont toujours des réserves par rapport à la qualité de la viande canadienne, les producteurs européens se préoccupent du fait qu’elle viendra grignoter des parts de marché importantes. Cela compromettrait leur capacité à faire plus de profits. Cette même préoccupation est perceptible du côté des producteurs canadiens de fromage qui craignent que le fromage européen inonde le marché canadien.

Pour ce qui est des préoccupations écologiques, certains élus et personnalités en Europe, à l’instar de l’ancien ministre français de l’Écologie Nicolas Hulot, soutiennent qu’en plus d’encourager la concurrence déloyale, l’AECG est loin de tenir compte des enjeux environnementaux.

M. Hulot dénonce le fait que le Canada autorise toujours dans l’agriculture une quarantaine de « molécules de pesticides et herbicides interdites en Europe », en plus de poursuivre l’exploitation de ses sables bitumineux qui constituent une source importante d’émission de gaz à effets de serre.

Trois pièces de viande de boeuf canadien © iStock

L’Assemblée nationale française débat des possibilités de ratification de l’accord ce 17 juillet, mais plusieurs voix discordantes s’élèvent pour le dénoncer.

Certains élus soutiennent que les normes sanitaires canadiennes ne respectent pas les standards européens, car en plus des pesticides et des herbicides interdits dans l’agriculture, l’usage des antibiotiques dans l’élevage n’est pas de nature à rassurer.

Il faut souligner que 13 parlements sur les 28 pays de l’Union européenne ont ratifié l’AECG, et que de gros efforts doivent être déployés pour susciter l’engouement des 15 autres membres envers cet accord qui représente un motif de fierté pour le fédéral en raison de son apport à l’économie nationale.

Depuis son entrée en vigueur, il a permis un bond des exportations canadiennes en Europe de 17 % en un an, et un gain financier de 44,5 milliards de dollars.

Avec Radio-Canada

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Catégories : Économie, Politique
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