Cette donnée du gouvernement fédéral sonne l’alerte sur un phénomène qui crée l’émoi au pays depuis quelques années avec un nombre de surdoses aux opioïdes qui augmente au fil des ans, malgré la sensibilisation et les mesures provinciales et fédérales. Alors que la ministre fédérale de la Santé est sur le point de procéder à une annonce importante concernant cette crise, nous faisons le point sur la situation.
Des médicaments antidouleur devenus des engins de la mort
Au départ, les opioïdes sont conçus pour être prescrits en derniers recours contre la douleur intense qui n’a pu être calmée par les antalgiques habituels.
Le danger intervient lorsqu’il y a une surprescription, ou lorsque des personnes, à force de sentir un certain soulagement à utiliser du fentanyl, de la morphine, de l’oxycodone ou de l’hydromorphone, finissent par développer une dépendance.
Étant donné que les médecins ne peuvent dépasser des doses strictes dans le cadre d’un traitement bien ciblé, certaines personnes se tournent vers des circuits parallèles pour obtenir illégalement ces médicaments. C’est ce qui finit par entraîner une surconsommation qui, dans bien des cas, est fatale.
Santé Canada rapporte que cette surdose entraîne la mort de 12 personnes chaque jour au pays. Entre janvier 2016 et décembre 2018, ce sont plus de 11 500 personnes qui ont trouvé la mort au Canada en raison de la consommation excessive d’opioïdes.
Du financement supplémentaire
La ministre de la Santé du Canada, Ginette Petitpas Taylor, annoncera un financement accru pour gérer la crise. Elle aura lieu pendant une formation de l’Ambulance Saint-Jean en Colombie-Britannique et au Yukon. La Colombie-Britannique s’est démarquée au cours des dernières années comme l’une des provinces où la crise des opioïdes a sévi dangereusement, avec un nombre impressionnant de morts.
Pour la seule année 2018, 1525 personnes sont décédées dans cette province, où le taux de mortalité liée aux surdoses d’opioïdes et autres drogues illicites est monté à 30,6 par 100 000 habitants.

Décès apparemment liés à la consommation d’opioïdes au Canada en 2018. Crédit : gouvernement du Canada
Cette carte montre l’ampleur du problème à l’échelle du pays, où 4460 décès liés aux opioïdes et drogues illicites ont été enregistrés en 2018. L’Ouest apparaît comme le lieu le plus durement frappé.
Le Canada est le deuxième consommateur d’opioïdes dans le monde, tout juste après les États-Unis, où le nombre de morts de surdoses dépasse de loin le nombre de morts reliés aux accidents de la route.
L’agence fédérale de santé publique sensibilise la population à l’importance de se mettre à l’abri des méfaits des opioïdes, en optant pour de saines habitudes de vie. Ne pas consommer à l’excès les médicaments figurant dans cette catégorie constitue une protection.
Si la consommation est incontournable, il est important qu’elle soit encadrée par un professionnel de la santé, et que le patient soit suffisamment au fait des signes annonciateurs d’une surdose.
Par ailleurs, ce dernier devrait éviter de prendre les opioïdes en même temps que de l’alcool et bien d’autres drogues, se munir d’une trousse de naloxone, s’informer sur les aides disponibles et ne pas rester seul lorsqu’il envisage d’en consommer.
Avec des informations du gouvernement du Canada
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.