Le navire Cedarglen est en route pour être recyclé en Turquie. Crédit : Groupe CSL

Recyclage du navire Cedarglen en Turquie : un déchet canadien de plus dans une poubelle étrangère. Y restera-t-il?

À coup sûr, oui, assure Louis Martel, le président directeur général du Groupe CSL, qui est propriétaire et qui opère des bateaux aussi bien au Canada qu’ailleurs dans le monde depuis plusieurs décennies.

Respect des conventions internationales

Louis Martel. PDG du Groupe CSL Crédit : Groupe CSL

Si après plus de 60 ans de services, le Cedarglen s’en va mourir en Turquie, c’est en raison de l’absence au Canada de chantiers de recyclage répondant aux normes internationales, a affirmé M. Martel dans une entrevue avec Alice Chantal Tchandem.

La convention de Hong-kong sur le recyclage des navires, signée en 2009, prévoit que ces déchets peuvent contenir des matières dangereuses, des métaux lourds et autres hydrocarbures ou substances appauvrissant la couche d’ozone. C’est ainsi qu’elle prescrit le respect scrupuleux des exigences environnementales et des exigences en ce qui a trait à la santé et à la sécurité humaines lors de leur recyclage dans des chantiers certifiés conformes.

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Contexte marqué par la controverse autour des déchets canadiens à l’étranger

Vendu à un courtier maritime qui l’a remorqué, le navire Cedarglen a quitté le port de Montréal le 21 juillet en direction d’Aliaga, en Turquie, où il sera recyclé.

Ces derniers temps, le recyclage de déchets canadiens à l’étranger a été au centre d’un imbroglio diplomatico-politique avec certains des pays destinataires, notamment les Philippines et le Honduras. Ces derniers ont pris la décision de retourner au Canada les cargaisons d’ordures, en raison d’un quiproquo concernant les contenus à recycler.

Rien de tel ne risque de se produire en ce qui concerne la fin de vie du Cedarglan, car son envoi en Turquie est l’aboutissement d’un long processus entamé plusieurs mois à l’avance, a souligné Louis Martel.

Plusieurs instances au Canada et en Turquie ont été engagées dans ce processus, à l’instar des autorités portuaires, des responsables des milieux d’affaires du Port de Montréal, qui ont accompagné le Groupe CSL dans ses démarches visant à préparer le navire pour « un départ sécuritaire », peut-on lire dans le communiqué de presse. Par ailleurs, son recyclage ne se fera pas au mépris des lois nationales de la Turquie, a précisé le PDG du Groupe CSL.

À sa construction en 1959, le Cedarglen avait été baptisé Ems Ore, puis Cartierdoc après avoir été rallongé et modernisé en 1976. Le Groupe CSL l’a acquis en 2002 et l’a rebaptisé Cedarglan, tout en lui donnant de nouvelles orientations en ce qui a trait notamment à la nature des produits transportés. De transporteur de minerais en haute mer, il s’est tourné vers le transport de grains durs.

Le fait de procéder souvent au recyclage de ses matières dangereuses et polluantes à l’étranger vient une fois de plus souligner l’importance pour le Canada de se doter d’infrastructures répondant aux normes dans le but d’encourager le recyclage au pays et d’éviter les incidents comme ceux mentionnés plus hauts, qui ne manquent pas de ternir sa réputation.

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Catégories : International, Société
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